Texas : Les traitements hormonaux pour les ados transgenres menacés par les élus républicains
TRANSIDENTITÉ•Les médecins prescrivant des traitements hormonaux à des mineurs pourraient être privés d’assurance et poursuivis20 Minutes avec agences
Le Texas a déclaré la guerre aux traitements hormonaux administrés aux enfants et adolescents transgenres. Dans une lettre datée de 22 février, le gouverneur républicain de cet Etat américain a ordonné à son administration de « mener une enquête rapide et approfondie sur tout cas signalé » de tels traitements pratiqués sur des mineurs dans le cadre de transitions de genre.
Greg Abbott a également rappelé que des sanctions pénales étaient prévues contre les enseignants, docteurs ou infirmiers qui ne dénonceraient pas ces traitements. Le 4 mars, le plus grand hôpital pédiatrique du pays, situé à Houston, a décrété « faire une pause » dans ces traitements pour « protéger les professionnels de santé et les familles d’éventuelles poursuites criminelles ».
La vie des enfants au cœur du débat
Les services de protection de l’enfance du Texas ont lancé plusieurs enquêtes contre des parents d’enfants transgenres. Une juge basée à Austin a décidé ce vendredi de les suspendre, jugeant la directive inconstitutionnelle. Plusieurs procureurs locaux avaient déjà indiqué qu’ils ne se plieraient pas aux ordres du gouverneur, les estimant illégaux.
Le président Biden a estimé que les « actions discriminatoires » du Texas « mettaient la vie des enfants en danger ». « Les enfants, leurs parents et leurs docteurs devraient avoir la liberté de prendre les meilleures décisions médicales pour ces jeunes personnes sans que les politiciens ne les entravent », a-t-il déclaré.
Une bataille politique avant tout ?
Plusieurs textes législatifs visant à assimiler les traitements hormonaux à de la maltraitance et priver les médecins qui les prescrivent d’assurance ont été débattus au Parlement du Texas. Les traitements hormonaux dont l’interdiction est débattue ne sont administrés qu’à l’adolescence. Prescrits et encadrés par des médecins, ils sont destinés à bloquer la puberté.
Pour le procureur général du Texas Ken Paxton, « il n’y a pas de preuves médicales suffisantes pour démontrer qu’arrêter ces traitements permet une reprise normale de la puberté ». Il estime qu’ils peuvent créer une « blessure mentale ou émotionnelle » constitutive de maltraitance.
Selon la mère d’une petite fille transgenre de 8 ans, « ces bloqueurs de puberté donnent davantage de temps à l’enfant » pour décider de son identité de genre. Les élus « veulent que le Texas reste Républicain. Mais le Texas change doucement ». « C’est uniquement pour des raisons politiques que les enfants transgenres sont visés », affirme une élue démocrate de Washington.