Irak : « Douze missiles balistiques » ont visé le consulat américain à Erbil
KURDISTAN•Selon les Kurdes, les tirs ont été effectués « hors des frontières de l’Irak, et plus précisément de l’est », laissant penser à une attaque depuis l’Iran20 Minutes avec AFP
L’attaque n’a pas fait de victime et n’a pas été revendiquée, mais elle est particulièrement symbolique. « Douze missiles balistiques » tirés « hors des frontières de l’Irak, et plus précisément de l’est », ont visé dimanche, avant l’aube, le consulat américain à Erbil, la capitale du Kurdistan d’Irak, ont affirmé les forces de sécurité kurdes.
L’Irak partage sa longue frontière orientale avec l’Iran, qui exerce chez son voisin irakien un rôle incontournable sur le plan politique et économique. Mais en Irak, ce sont généralement des tirs de roquettes ou des drones piégés, jamais revendiqués et d’une ampleur moindre, qui visent les intérêts américains et les troupes de la coalition internationale antidjihadistes.
« Ni dommage, ni victime », selon les Américains
« Les missiles ont été tirés hors des frontières de l’Irak et du Kurdistan, (venant) plus précisément de l’est » du pays. « Il n’y a pas de pertes humaines, que des dommages matériels », selon un communiqué de l’unité de lutte antiterroriste du Kurdistan. De son côté, un porte-parole du département d’Etat américain a assuré qu’il n’y avait « ni dommage, ni victime dans aucune des installations du gouvernement américain ».
La chaîne de télévision locale Kurdistan24, dont les studios se trouvent non loin de nouveaux locaux du consulat américain, a publié sur ses réseaux sociaux des images de ses bureaux endommagés, avec des pans effondrés du faux plafond et du verre brisé. « Nous condamnons cette attaque terroriste lancée contre plusieurs secteurs d’Erbil, nous appelons les habitants à garder le calme », a indiqué le Premier ministre du Kurdistan Masrour Barzani.
La menace des Gardiens de la révolution
Les tirs contre Erbil interviennent près d’une semaine après la mort en Syrie de deux hauts gradés des Gardiens de la révolution, armée idéologique de la République islamique d’Iran, tués dans une attaque imputée à Israël. « Le régime sioniste paiera pour ce crime », promettaient mardi les Gardiens dans un communiqué.
L’attaque de dimanche intervient aussi au moment où les négociations sur le nucléaire iranien, sur le point d’aboutir, ont été brutalement suspendues, suite à de nouvelles exigences de Moscou. Conclu par l’Iran d’un côté, et les Etats-Unis, la Chine, la France, le Royaume-Uni, la Russie et l’Allemagne de l’autre, ce pacte était censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique en échange de la levée des sanctions qui asphyxient son économie. Mais il s’est délité en 2018 après le retrait de Washington, décidé par Donald Trump, qui a rétabli ses mesures contre l’Iran. En réaction, l’Iran s’est progressivement affranchi des limites imposées à son programme nucléaire. Les négociations avaient repris après l’élection de Joe Biden.