Avec douze ans de retard, l’EPR finlandais est enfin en service

Nucléaire : Avec douze ans de retard, l’EPR finlandais Olkiluoto-3 est enfin en service

ENERGIELe réacteur Olkiluoto-3 va devenir l’un des plus puissants d’Europe.
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Il aura fallu beaucoup de temps, mais le voilà en état de marche. Le réacteur nucléaire finlandais EPR d’Olkiluoto-3 a été mis en service pour la première fois ce samedi, a annoncé l’exploitant de la centrale. La production d’électricité de l’EPR finlandais, construit par le consortium Areva-Siemens, débute douze ans après la date de mise en service prévue initialement.

Lorsque la production d’électricité aura atteint son niveau normal, ce qui est attendu en juillet, le réacteur fournira environ 14 % de l’électricité de la Finlande avec 1.650 mégawatts, a-t-il indiqué. Le réacteur Olkiluoto-3 va devenir l’un des plus puissants d’Europe. Deux autres réacteurs sont en service sur la côte ouest de la Finlande à Eurajoki.

Retards et note salée

L’EPR, d’origine française, a été le premier réacteur nucléaire acheté en Europe après la catastrophe de Tchernobyl, qui a conduit à réviser toute l’approche de la sûreté nucléaire. Il est réputé offrir une puissance plus importante et une meilleure sécurité. Mais les EPR construits en Finlande, France et au Royaume-Uni ont souffert de retards et de dérapages financiers.

Dans le cas d’Olkiluoto, les retards ont donné lieu à des conflits en matière de compensations entre TVO et Areva. En mars 2018, Areva avait accepté de verser 450 millions d’euros à TVO pour régler leur litige. Le coût de cet EPR est passé de 3,37 milliards d’euros prévus initialement à environ 11 milliards d’euros, selon le rapport 2019 sur l’énergie nucléaire mondiale.

En attendant Flamanville

Au Royaume-Uni, Hinkley Point​, situé dans le sud de l’Angleterre, a repoussé de six mois le début de la production d’électricité, prévue à présent pour la mi-2026. En France, à Flamanville, les retards cumulés de l’EPR atteignent 11 ans.

Le chantier n’en finit pas d’accumuler les problèmes techniques et le coût est monté à 12,7 milliards d’euros selon l’estimation d’EDF au 12 janvier 2022. En 2006, ce réacteur très puissant de 1.650 MW était annoncé à 3,3 milliards d’euros.