Guerre en Ukraine : Des centaines de manifestants protestent contre Poutine devant l'ambassade russe à Paris
INVASION•Des centaines de manifestants se sont regroupés devant l’ambassade russe à Paris pour protester contre l’invasion militaire de l'Ukraine par la Russie de Vladimir PoutineRomarik Le Dourneuf
L'essentiel
- Vladimir Poutine a lancé cette nuit une « opération militaire spéciale » visant à « démilitariser » et « dénazifier » l’Ukraine.
- Des centaines de manifestants, souvent aux couleurs de l’Ukraine, en jaune et bleu, se sont amassés devant l’ambassade de Russie, dans le 16e arrondissement de Paris, pour demander la fin des opérations militaires.
- Entre la colère et l’angoisse, beaucoup d’Ukrainiens de France demandent au gouvernement et à l’Europe d’apporter leur aide à l’Ukraine.
Même loin de l'Ukraine, ils tenaient à montrer à Vladimir Poutine qu’ils sont là. Ce jeudi, quelques heures après l'attaque militaire russe lancée contre l’Ukraine, plusieurs centaines de manifestants se sont regroupés devant l’ambassade de la Fédération de Russie, dans le 16e arrondissement de Paris.
« Poutine, terroriste ! », « Poutine, dehors ! ». Les chants entonnés devant l’immense bâtiment témoignent de la colère des manifestants. « C’est un dictateur qui n’aspire qu’à l’invasion, pour nous priver de notre liberté et nous voler nos ressources et surtout notre blé », tonne Olga, 26 ans et originaire de Kiev. Furieux, son ami Andriy ajoute : « C’est un fou, il est prêt à sacrifier des milliers de vies, ukrainiennes comme russes, pour avoir son empire. »
La colère des Ukrainiens de France
Ces témoignages se mêlent aux multiples pancartes dont certaines comparent le président russe à Adolf Hitler. Sous les dizaines de drapeaux jaunes et bleus qui s’agitent, la foule entonne régulièrement l’hymne ukrainien en faisant face à l’ambassade, puis se succèdent des slogans comme « Poutine, le nazi c’est toi ».
Plusieurs participants font référence à l’une des raisons données par le président russe pour envahir l’Ukraine, la présence de néonazis comme celle d’un possible génocide contre les Russophones. A cette évocation, Jean-Christophe ne peut retenir sa colère. Sa compagne, Zoya, originaire de la ville de Dnipro, au centre de l’Ukraine, et leurs enfants sont franco-ukrainiens : « Ma femme est russophone, la plupart des Ukrainiens sont russophones. Le président Zelensky est russophone et juif. Et Poutine ose traiter les Ukrainiens de nazis ? »
L’angoisse et la peur pour les proches au pays
A la colère succèdent la tristesse et la peur. Zoya et Jean-Christophe ne peuvent camoufler leur angoisse pour leur famille et leurs amis disséminés un peu partout dans le pays : « Ils nous ont appelés ce matin. Certains étaient proches des zones bombardées. Ils ne peuvent pas fuir puisque les routes sont soit fermées, soit trop embouteillées. » Les larmes aux yeux, Zoya montre une photo, envoyée par sa sœur, sur laquelle on distingue des lumières et explosions : « La région est fermée, on leur a juste conseillé de trouver un abri, en sous-sol ou dans le jardin, de prendre des provisions et d’attendre. »
L’émotion est vive aussi chez Kataryna, une Ukrainienne de 45 ans : « J’ai peur de voir mon pays disparaître, et avec lui, ma sœur et ma fille. » Les larmes lui montent à l’évocation des événements de ce matin. Comme elle, beaucoup ne peuvent retenir leur émotion. Kataryna réussit toutefois à reprendre son souffle pour demander de l’aide au gouvernement français et à l’Europe : « Vous le voyez sur les pancartes : l’Ukraine, c’est l'Europe. Nous nous sentons européens. Vous ne pouvez pas nous abandonner. »
Un appel à l’aide qui trouve écho auprès des nombreux participants. Des drapeaux géorgiens et polonais au cœur de l’assemblée rappellent la crainte des manifestants de voir Vladimir Poutine poursuivre toujours plus son expansion sur les anciens territoires de l’ex-URSS, ou de ses satellites.