Guerre en Ukraine : La panique s’empare des bourses européennes après l’invasion de la Russie
BOURSE•L'opération militaire russe a fait flamber les prix de l'énergie, et de nombreux titres liés à la Russie chutent lourdement20 Minutes avec AFP
L’invasion de l'Ukraine déclenchée tôt ce jeudi matin par Vladimir Poutine a plongé les principales places boursières dans une tempête d’incertitude. Suspendue au début de l’attaque et déjà en baisse depuis plusieurs jours, la Bourse de Moscou s’effondre de plus de 30 %. Mais les cours sont en recul partout. Vers 13h05, la Bourse de Paris perdait 4,62 %, Francfort 4,89 %, Londres 3 % et Milan 4,87 %. L’indice européen de référence Eurostoxx 50 chutait de 3,79 %. Plus tôt, Hong Kong a aussi perdu 3,21 %. Wall Street s’apprêtait à suivre la même tendance à l’ouverture, les contrats à terme des trois principaux indices perdant de 2,28 % à 2,87 %. « C’est la panique sur les marchés », résume Ipek Ozkardeskaya, analyste chez la société d’investissement SwissQuote.
Vente massive des actions, achat d’or (+2,84 % à 1.963 dollars l’once) et d’obligations d’Etat, « avec cet embrasement des tensions internationales, la ruée vers les valeurs refuges est en cours », constate Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown. Le rendement de la dette américaine à 10 ans reculait à 1,87 %, contre 1,99 % mercredi. Le cours du baril de pétrole Brent de la mer du Nord s’envolait de 8,42 % à 104,99 dollars et celui du baril de WTI américain pour livraison en avril bondissait de 7,96 % à 99,46 dollars, un sommet depuis 2014.
Flambée des prix de l’énergie, chute du bitcoin
Du côté du gaz naturel, le marché de référence en Europe explosait de 32 % par rapport à la veille. Le prix de l’aluminium a aussi atteint un nouveau record. Les prix des céréales bondissaient également sur le marché européen, avec un pic inédit pour le blé à 344 euros la tonne, en hausse de 15,68 %. « La flambée des prix de l’énergie est un gros casse-tête pour l’Europe, puisque 40 % de son gaz naturel et 30 % de son pétrole viennent de Russie », explique un analyste de Swissquote. Les groupes miniers fortement liés à la Russie s’effondraient à Londres : Polymetal plongeait de 35,64 %, Evraz de 27,24 % et Petropavlovsk de 24,45 %.
Les banques et le secteur financier ont été visés par les premières sanctions prononcées par l’Union européenne et les Etats-Unis. A Moscou, Sberbank chutait de 48,30 %, VTB Bank de 41,60 %. A Vienne, Raiffeisen perdait 18,94 %. A Paris, Société générale, présente en Russie via Rosbank, perdait 10,44 %. A Milan, UniCredit chutait de plus de 11,84 %, sanctionnée pour son exposition à la Russie, et Intesa Sanpaolo, baissait de 8,18 %.
Après un plus bas historique à 90 roubles pour un dollar, la devise reculait de 2,29 % vers 13 heures, après l’intervention de la Banque centrale russe pour « stabiliser la situation ». Le dollar, considéré comme une valeur refuge, prenait 1,16 % face à la monnaie européenne, à 0,8951 euro pour un dollar, son plus haut depuis juin 2020. Le bitcoin baissait pour sa part de 5,79 % à 35.370 dollars.