VOUS TEMOIGNEZL'angoisse des Ukrainiens de France pour leurs proches

Guerre en Ukraine : L'angoisse des Ukrainiens de France pour leurs proches

VOUS TEMOIGNEZAlors que la Russie a envahi l'Ukraine, des Ukrainiens installés en France s'inquiètent du sort de leurs proches
Face à l'offensive russe, les civils Ukrainiens prennent la fuite
Charlotte Murat

Charlotte Murat

L'essentiel

  • La Russie a envahi l’Ukraine ce jeudi.
  • Alors que des milliers d’Ukrainiens fuient les combats, leurs proches en France s’inquiètent.
  • D’autres ont décidé de se battre et de résister à l’armée russe.

Une déclaration d'«opération militaire de grande envergure », des bombardements, des troupes qui pénètrent dans le pays. Depuis l’allocution de Vladimir Poutine, ce jeudi matin à 6 heures, heure de Paris, l'Ukraine et la Russie sont en guerre.

Alors que nous sont parvenues des images de files interminables de voitures fuyant Kiev et que l’on commence déjà à compter les morts, les Ukrainiens vivants en France sont rongés par l’inquiétude. Nikita s’est précipité sur son téléphone dès qu'elle a appris pour l'invasion. « Les parents de mon oncle vivent à Kiev, sur la rive gauche. Ils ont été réveillés par des bruits d’explosion. Heureusement, pour le moment ils vont bien et sont en sécurité. Je pensais que Poutine allait finir par aider les séparatistes à Luhansk et Donetsk, mais je ne m’attendais pas à ce qu’il tombe dans cette folie. »

« Depuis ce matin, c’est le black-out complet »

Pour d’autres de nos internautes, à la douleur de la guerre s’ajoute l’angoisse de ne pas avoir de nouvelles. « Réserviste dans l’armée de terre, mon frère a été mobilisé mardi. Je n’ai plus de nouvelles depuis hier et je ne sais même pas où il se trouve », se désole Elizaveta, qui vit en France depuis plusieurs années.

« Depuis ce matin, c’est le black-out complet, s’inquiète Yoann, qui travaille avec une société ukrainienne. Mes contacts sont absents de tous les moyens de communication que nous avions en commun. » « Il y a des coupures de réseau, explique Marguerite, dont la famille vit dans la région de Zaporojie, au nord de la Crimée. » Elle est tout de même parvenue à les joindre et les nouvelles sont mauvaises : « Les gens ne savent pas où fuir, car il n’y a plus d’endroit sécurisé en Ukraine désormais. »

Pour la famille de Michel, qui vit à Kiev, c’est pareil, « il n’y a pas vraiment moyen de se mettre en sécurité ».

Résistance face à l’invasion russe

Si les pays frontaliers de l’Ukraine, comme la Pologne ou la Roumanie, se sont déjà dits prêts à accueillir des réfugiés, certains Ukrainiens semblent pour le moment avoir choisi la voie de la résistance face à l’invasion russe. « Le peuple ukrainien se bat depuis toujours face à la domination étrangère, explique Elizaveta. Mes parents sont arrivés chez moi dimanche, mais nous avons dû les obliger à partir. Ils ne voulaient pas abandonner leur pays. C’est parce que mon frère se bat qu’ils ont accepté. » « Mes contacts s’étaient tous armés ces derniers jours », ajoute Yoann.

Théophile a de la famille près de Lviv, dans l’ouest du pays. Pour le moment épargnés par les combats, « ils ne comptent pas partir et une partie d’entre eux veut même se battre. Globalement, les retours que j’ai sont que les Ukrainiens ne perdent pas espoir de parvenir à repousser l’armée russe, même s’ils ont conscience de la différence de puissance », précise-t-il. « Il y aura de la résistance », assure Marguerite. Jusqu’à quand ? Pour Elizaveta, « le seul espoir pour l’Ukraine, c’est une intervention militaire contre la Russie ».