DIPLOMATIELes principales réactions à l'« opération militaire » russe en Ukraine

Guerre en Ukraine : D'Emmanuel Macron à l'Otan, les principales réactions à l'« opération militaire » russe

DIPLOMATIEDans un discours à la télévision, Vladimir Poutine a assuré ne pas vouloir « d’occupation » de l’Ukraine, mais sa « démilitarisation » et sa « dénazification »
Marion Pignot

M.P. avec AFP

L'essentiel

  • Peu avant 6 heures du matin à Moscou (4 heures à Paris), la sentence est tombée : « J’ai pris la décision d’une opération militaire ». Dans une déclaration à la télévision, Vladimir Poutine a décidé de lancer une offensive pour défendre les séparatistes de l’est de l’Ukraine.
  • Dans son allocution, le maître du Kremlin s’est directement adressé aux militaires ukrainiens, soulignant qu’ils pourront alors « quitter le champ de bataille sans entrave ». Il a assuré ne pas vouloir « d’occupation » de l’Ukraine, mais sa « démilitarisation » et sa « dénazification ». Les dirigeants européens devaient tenir un sommet éclair jeudi en fin de journée, convoqué avant que des frappes aériennes russes n’atteignent les villes ukrainiennes dans la nuit.
  • Dans la foulée, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel ont dénoncé jeudi l’attaque de la Russie et se sont engagés à demander à Moscou de « rendre des comptes ». Comme la plupart des pays « alliés ». 20 Minutes fait le point sur les réactions après le lancement « l’opération militaire » russe en Ukraine.

L’annonce par le président russe Vladimir Poutine d’une « opération militaire » en Ukraine jeudi, suivie d’explosions dans plusieurs villes ukrainiennes, a suscité de nombreuses réactions dans le monde. 20 Minutes fait le point pour vous.

En Ukraine

« De paisibles villes ukrainiennes sont en train d’être attaquées. C’est une guerre d’agression. L’Ukraine se défendra et gagnera. Le monde peut et doit arrêter Poutine. Il est temps d’agir maintenant », a tweeté le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba. « Nous sommes en train de bâtir une coalition anti-Poutine », a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Le monde doit contraindre la Russie à la paix. »

Aux Etats-Unis

Le président américain Joe Biden a dénoncé « l’attaque injustifiée » de la Russie contre l’Ukraine. « Le président Poutine a choisi (de lancer) une guerre préméditée qui entraînera des souffrances et pertes humaines catastrophiques », a assuré Joe Biden dans un communiqué. « La Russie, seule, est responsable de la mort et de la destruction que cette attaque provoquera », a-t-il insisté, assurant que « le monde exigerait des comptes de la Russie ».

En France

« La Russie a fait le choix de la guerre. La France condamne dans les termes les plus forts le déclenchement de ces opérations », a dénoncé l’ambassadeur de France à l’ONU, Nicolas de Rivière. Cette décision, « au moment même où ce Conseil est réuni, illustre le mépris dans lequel la Russie tient le droit international et les Nations unies », a-t-il ajouté. « Nous appelons la Russie à respecter le droit international humanitaire en toutes circonstances, nous appelons à la protection et au respect de tous les civils, notamment les personnes vulnérables, les femmes et les enfants, et le personnel humanitaire », a-t-il également lancé.

« La France condamne fermement la décision de la Russie de faire la guerre à l’Ukraine », a de son côté réagi Emmanuel Macron, en appelant Moscou à « mettre immédiatement fin à ses opérations militaires ». « La France est solidaire de l’Ukraine. Elle se tient aux côtés des Ukrainiens et agit avec ses partenaires et alliés pour que cesse la guerre », a ajouté le chef de l’Etat dans deux tweets.

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Le candidat d’extrême droite à la présidentielle Eric Zemmour « condamne sans réserve l’intervention militaire russe qui a débuté cette nuit en Ukraine », a indiqué son équipe à l’AFP jeudi matin.

En Allemagne

L’opération militaire russe est « une violation éclatante » du droit international, a dénoncé le chancelier allemand Olaf Scholz.

En Italie

Le Premier ministre italien Mario Draghi a qualifié l’attaque russe sur l’Ukraine d'« injustifiée et injustifiable », assurant que l’Union européenne et l’Otan travaillaient à une réponse immédiate.

Au Royaume-Uni

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a condamné jeudi les « événements horribles en Ukraine », estimant que le président russe Vladimir Poutine « a choisi la voie de l’effusion de sang et de la destruction en lançant cette attaque non provoquée ». Le Premier ministre britannique Boris Johnson va présider jeudi matin une réunion de crise pour décider de la « réponse » à apporter aux « horribles attaques » de la Russie contre l’Ukraine, a annoncé Downing Street.

En Chine

La Chine a indiqué jeudi qu’elle « suivait de près » la situation en Ukraine après l’intervention militaire de la Russie, s’abstenant de condamner Moscou et appelant à éviter une escalade. « Nous exhortons toutes les parties à faire preuve de retenue pour éviter que la situation ne devienne hors de contrôle », a indiqué devant la presse une porte-parole de la diplomatie chinoise, Hua Chunying, sans condamner la Russie.

Au Japon

L’attaque russe en Ukraine « secoue les fondations de l’ordre international », a dénoncé le Premier ministre japonais Fumion Kishida.

En Espagne

Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a condamné ce jeudi « l’agression » russe en Ukraine et a affirmé être en contact avec les autres pays de l’Union européenne et de l’Otan pour « coordonner » leur réponse. « Le gouvernement de l’Espagne condamne l’agression de la Russie contre l’Ukraine et est solidaire du gouvernement et du peuple ukrainiens, a twitté Pedro Sanchez. Je reste en contact étroit avec nos partenaires et nos alliés de l’Union européenne et de l’Otan pour coordonner notre réponse. »

En Pologne

Le gouvernement polonais a demandé à l’Otan d’activer l’article 4 du traité de l’Alliance qui prévoit des consultations en cas de menace à la sécurité de l’une des parties, à la suite de l’attaque russe contre l’Ukraine. Le président polonais Andrzej Duda a convoqué jeudi matin une réunion avec le gouvernement, des commandants militaires et responsables de différents services publics de ce pays de l’Otan, voisin direct de l’Ukraine.

En Finlande et en Suède

La Finlande et la Suède, non membres de l’Otan, ont condamné jeudi l’attaque russe contre l’Ukraine, dénonçant séparément « une attaque contre l’ordre de sécurité européen ». A Helsinki, une réunion d’urgence réunissant le président Sauli Niinistö et la Première ministre Sanna Marin a été convoquée dans la matinée.

Du côté de l’Otan

Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a condamné jeudi l'« attaque téméraire et non provoquée » de la Russie contre l’Ukraine, avertissant qu’elle mettait en péril d'« innombrables » vies. « Je condamne fermement l’attaque téméraire et non provoquée de la Russie contre l’Ukraine, qui met en danger d’innombrables vies civiles. Une fois encore, malgré nos avertissements répétés et nos efforts inlassables en faveur de la diplomatie, la Russie a choisi la voie de l’agression contre un pays souverain et indépendant », a déclaré Jens Stoltenberg dans un communiqué.

« Les Alliés de l’Otan vont se réunir pour faire face aux conséquences des actions agressives de la Russie. Nous sommes aux côtés du peuple ukrainien en ce moment terrible. L’Otan fera tout ce qu’il faut pour protéger et défendre tous les alliés », a-t-il ajouté.

Du côté de l’ONU

Le conflit déclenché par la Russie en Ukraine « doit s’arrêter maintenant », a imploré le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, après une réunion en urgence du Conseil de sécurité. « Président Poutine, au nom de l’humanité, ramenez vos troupes en Russie ! », a lancé le chef de l’ONU, visiblement éprouvé par l’annonce d’une opération militaire russe en Ukraine au beau milieu de la session du Conseil de sécurité. « C’est le moment le plus triste de mon mandat de secrétaire général des Nations unies », a-t-il ajouté.

Du côté de l’Union européenne

« Nous condamnons fermement l’attaque injustifiée de l’Ukraine par la Russie. En ces heures sombres, nos pensées vont à l’Ukraine et à ses femmes, hommes et enfants innocents qui font face à cette attaque non-provoquée et craignent pour leurs vies », a déclaré le président de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Le Kremlin va devoir « rendre des comptes » et des sanctions aux « conséquences massives » contre Moscou seront examinées jeudi soir lors du sommet des Vingt-Sept en vue d’une « adoption rapide » après l’attaque contre l’Ukraine, ont averti les chefs de l’UE.


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« Les leaders de l’UE vont discuter de nouvelles mesures restrictives qui auront des conséquences massives et sévères sur la Russie pour son action, en étroite coordination avec nos partenaires transatlantiques », indique le président du Conseil Charles Michel, et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, dans un communiqué commun. La présidente de la Commission va présenter « un nouveau paquet de sanctions » en voie de finalisation et qui devrait « être adopté rapidement », précise le communiqué.