DIPLOMATIELes négociations sur le nucléaire iranien progressent, selon Washington

Nucléaire iranien : Washington juge possible une entente dans les prochains jours si Téhéran est « sérieux »

DIPLOMATIEAlors que l'heure tourne, les Etats-Unis ont fait état de «progrès substantiels» dans les négociations
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

De l’optimisme prudent. Les Etats-Unis ont fait état jeudi de « progrès substantiels » lors des négociations de Vienne pour sauver l’accord sur le nucléaire iranien, jugeant une entente possible « dans les prochains jours » si l’Iran « fait preuve de sérieux ». « Des progrès substantiels ont été réalisés au cours de la dernière semaine », mais « il n’y a pas d’accord global tant qu’il n’y a pas d’accord sur le moindre détail », a déclaré un porte-parole de la diplomatie américaine interrogé par l’AFP, sans vouloir commenter les sujets encore problématiques. « Si l’Iran fait preuve de sérieux, nous pouvons et nous devons parvenir à une entente » dans « les prochains jours », a-t-il ajouté.

Tout retard « très au-delà » de cette échéance « menacerait gravement la possibilité de revenir dans l’accord », a prévenu le porte-parole de la diplomatie américaine.

Course contre la montre

Les pourparlers de Vienne visent à sauver l’accord de 2015 qui avait permis la levée de sanctions économiques internationales contre l’Iran en échange de strictes limites à son programme nucléaire censées l’empêcher de se doter de la bombe atomique. Les Etats-Unis l’ont quitté en 2018 sous la présidence de Donald Trump, qui le jugeait insuffisant, et ont rétabli leurs sanctions. En riposte, Téhéran s’est largement affranchi des restrictions à ses activités nucléaires.

Aujourd’hui, nombre d’experts estiment que l’Iran n’est plus qu’à une poignée de semaines d’avoir assez de matière fissile pour fabriquer une arme nucléaire – même s’il faut encore plusieurs étapes complexes pour arriver à la bombe elle-même.

Jeudi, le guide suprême de la République islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, a qualifié d'« absurde » les accusations selon lesquelles son pays se préparait à produire une bombe atomique, réaffirmant que le programme nucléaire iranien était pacifique. L’actuel président américain Joe Biden s’est dit prêt à revenir dans l’accord, et donc à lever à nouveau une partie des sanctions américaines, à condition que la République islamique renoue avec ses engagements.

Quelques jours restants

Les négociations de Vienne visent à permettre ce retour mutuel dans le texte. Elles se déroulent entre signataires encore membres de l’accord (Chine, Russie, France, Allemagne, Royaume-Uni et Iran), avec la participation indirecte des Etats-Unis qui ne négocient pas face-à-face avec Téhéran.

La France avait averti mercredi que l’Iran n’avait plus que quelques « jours » pour se rallier à l’accord ou déclencher une « grave crise » de prolifération.

Le négociateur iranien Ali Baghéri avait lui affirmé que les émissaires étaient « plus proches que jamais d’un accord ». « Toutefois, rien n’est convenu tant que tout n’est pas convenu », avait-il nuancé, à l’instar des Américains.

Il avait lui aussi appelé les autres parties à prendre « des décisions sérieuses », Washington et Téhéran se renvoyant régulièrement la responsabilité de chaque blocage. Plus tôt, les autorités iraniennes avait rappelé vouloir la « garantie » que l’accord serait bien « mis en oeuvre », alors que plane la menace qu’une alternance politique américaine vienne à nouveau le remettre en cause.