La Corée du Nord lance un « missile balistique présumé »
ARME•Depuis l’accession au pouvoir de Kim Jong Un, il y a dix ans, la Corée du Nord a réalisé de rapides progrès en matière de technologie militaire, au prix de sanctions internationales20 Minutes avec AFP
Moins d’une semaine après le test d’un missile hypersonique par Pyongyang, la Corée du Nord a lancé un « missile balistique présumé » vers la mer, a annoncé l’armée sud-coréenne, ce mardi.
Le projectile a été tiré en direction de la mer située à l’est de la péninsule coréenne à 7h27 (22h27 GMT, lundi), ont précisé les chefs d’état-major interarmées de Corée du Sud dans un communiqué. Le tir a aussi été rapporté par les garde-côtes japonais, qui ont parlé d’un « objet ressemblant à un missile balistique ».
Des « actions déstabilisatrices »
Quelques heures avant le tir, six pays, dont les Etats-Unis et le Japon, avaient exhorté la Corée du Nord à cesser ses « actions déstabilisatrices » en amont d’une réunion à huis clos du Conseil de sécurité des Nations unies à propos de l’essai, la semaine dernière, de ce que Pyongyang a présenté comme un missile hypersonique. La France, le Royaume-Uni, l’Irlande et l’Albanie se sont joints à l’appel « à s’abstenir de toute nouvelle action déstabilisatrice (…) et à engager un dialogue constructif vers notre objectif commun de dénucléarisation complète ». Selon des experts, Pyongyang pourrait avoir fait coïncider à dessein son tir avec la réunion onusienne. « Le lancement a des motivations politiques et militaires », a expliqué Shin Beom-chul, chercheur à l’Institut coréen de recherches sur la stratégie nationale.
« La Corée du Nord poursuit ses essais pour diversifier son arsenal nucléaire, mais elle a planifié le tir le jour de la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU pour maximiser son impact politique », a-t-il ajouté. Selon Park Won-gon, professeur à l’Université pour femmes Ewha de Séoul, la fréquence des essais indique que Pyongyang pourrait procéder à des lancements avant les Jeux olympiques de Pékin le mois prochain. La Corée du Nord a été interdite de participation aux JO d’hiver par le Comité international olympique (CIO) après avoir refusé de participer aux Jeux d’été de Tokyo en 2021 pour cause de pandémie.
Refus des pourparlers
Depuis l’accession au pouvoir de Kim Jong Un, il y a dix ans, la Corée du Nord a réalisé de rapides progrès en matière de technologie militaire, au prix de sanctions internationales. Malgré une situation économique encore aggravée par la pandémie, Kim Jong Un a assuré en décembre qu’il poursuivrait le renforcement de son arsenal militaire. En 2021, la Corée du Nord, dotée de l’arme nucléaire, a assuré avoir testé avec succès un nouveau type de missile mer-sol balistique (SLBM), un missile de croisière de longue portée, une pièce d’armement lancée depuis un train et ce qu’elle a décrit comme une ogive hypersonique.
L’essai de mardi intervient alors que Pyongyang a refusé de répondre aux appels américains à des pourparlers. Le dialogue entre Pyongyang et Washington demeure dans l’impasse après l’échec des pourparlers entre Kim Jong Un et le président américain d’alors Donald Trump en 2019. Le gouvernement du successeur de Donald Trump, Joe Biden, a affiché à plusieurs reprises sa volonté de rencontrer des émissaires nord-coréens et de viser la dénucléarisation. Mais Pyongyang a rejeté l’offre, accusant les Etats-Unis de mener des politiques « hostiles ».