PROTESTATIONUne « grève de la faim de masse » en soutien à l'ancien président géorgien

Géorgie : Une « grève de la faim de masse » entamée pour réclamer la libération de Saakachvili

PROTESTATIONMikheïl Saakachvili a été arrêté le 1er octobre à son retour de huit ans d'exil en Ukraine
20 Minutes avec agences

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Des milliers de Géorgiens ont manifesté ce mardi à Tbilissi pour exiger la libération de l’ancien président Mikheïl Saakachvili, devenu meneur de l’opposition et « torturé » en prison selon des médecins. Ils ont annoncé une « grève de la faim de masse » pour protester contre son incarcération.

Les manifestants, qui ont défilé à travers la capitale géorgienne avant de se rassembler devant le Parlement, brandissaient des drapeaux géorgiens et des pancartes « Libérez Saakachvili ! ». La manifestation a coïncidé avec le 54e anniversaire de l’ancien président.

Grève de la faim devant les locaux du Mouvement national uni

« Aujourd’hui, nous entamons une grève de la faim de masse qui ne cessera pas jusqu’à ce que Mikheïl Saakachvili soit relâché », a lancé Nika Melia, le président du Mouvement national uni (MNU) de Mikheïl Saakachvili, applaudi par les manifestants. On ignorait toutefois dans l’immédiat combien de personnes avaient l’intention de participer à cette grève de la faim censée avoir lieu devant les locaux de ce parti.

Arrêté le 1er octobre à son retour de huit ans d’exil en Ukraine, Mikheïl Saakachvili a refusé de s’alimenter pendant cinquante jours, afin de protester contre son incarcération pour une condamnation pour abus de pouvoir dont il dénonce le caractère politique. Ce réformateur pro-occidental, à la tête de son pays de 2004 à 2013, a recommencé à s’alimenter après avoir été transféré le 20 novembre vers un hôpital militaire à Gori (Est), à la suite des inquiétudes exprimées par des médecins qui assuraient que sa vie était en danger.

Le gouvernement accusé de sanctionner les opposants politiques

Ce samedi, un conseil indépendant de médecins a affirmé qu’il souffrait actuellement de graves troubles neurologiques, conséquence des tortures et des mauvais traitements subis en détention. Selon l’un des manifestants, Guoirgui Darsavelidzé, un architecte de 47 ans, le parti au pouvoir Rêve géorgien du milliardaire Bidzina Ivanichvili doit désormais « craquer sous la pression populaire ». « Nous ne nous arrêterons pas jusqu’à ce que Saakachvili soit libre », a-t-il affirmé.

L’arrestation de cette éminente figure de l’opposition a exacerbé la crise politique issue des législatives de l’an dernier en Géorgie, marquées par des fraudes selon l’opposition, et elle a aussi déclenché les plus importantes manifestations antigouvernementales en dix ans. Les défenseurs des droits humains accusent le gouvernement géorgien d’user des poursuites pénales pour sanctionner les opposants politiques.