IMMIGRATIONAu moins 54 migrants tués dans un accident de la route au Mexique

Mexique : Au moins 54 migrants tués et plus d'une centaine de blessés dans un accident de la route

IMMIGRATIONUn camion transportant des migrants originaires du Guatemala s'est renversé dans l'Etat frontalier du Chiapas
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Nouveau drame de l’immigration clandestine en Amérique centrale. Au moins 54 migrants, originaires pour la plupart du Guatemala, ont été tués jeudi dans un accident de camion dans le sud du Mexique, pays plus que jamais pris entre la pression migratoire de ses voisins du sud et la fermeté des Etats-Unis. De plus, 105 personnes ont également été blessées, dont trois gravement dans cet accident survenu dans l’état du Chiapas frontalier du Guatemala, selon un dernier bilan vendredi de la Garde nationale mexicaine.

Les migrants étaient entassés dans la remorque d’un camion, d’après les premières explications à la presse de la Protection civile. Selon des témoins, le poids lourd s’est écrasé contre un mur à toute vitesse et s’est renversé. Le chauffeur aurait ensuite pris la fuite, ont rapporté des médias locaux.

« J’ai vu cinq ou six enfants blessés »

« Il y avait énormément de gens à terre, certains étaient déjà morts. Avec d’autres gars on a fait ce qu’on a pu pour aider les secouristes à sauver ceux qui donnaient encore des signes de vie », a raconté Isaias Diaz, arrivé sur place quelques minutes après le drame. « J’ai vu cinq ou six enfants blessés. Des gens avec des blessures aux jambes, aux côtes, à la tête, au cou, partout », a-t-il poursuivi, très éprouvé.

« D’après les témoignages des survivants, la plupart d’entre eux sont originaires du Guatemala », a déclaré le directeur régional de la protection civile, Luis Manuel Garcia. Le président du Guatemala, Alejandro Giammattei, a promis « toute l’aide consulaire nécessaire, y compris des rapatriements » dans un message de condoléances et de solidarité sur Twitter. « Je déplore profondément la tragédie occasionnée par le renversement d’un camion au Chiapas qui transportait des migrants d’Amérique centrale. C’est très douloureux », a tweeté son homologue mexicain, Andrés Manuel Lopez Obrador.

Trouver des alternatives

Des corps ont été enveloppés dans des draps blancs sur les lieux de l’accident où la Croix-Rouge et des ambulances se sont déployées, d’après les premières images sur place. L’accident a eu lieu dans l’état du Chiapas, porte d’entrée des migrants en provenance d’Amérique centrale (Honduras et Salvador principalement) dans l’espoir de rejoindre les Etats-Unis.

Leur transport en camions est l’une des méthodes habituelles utilisées par les passeurs. D’autres migrants préfèrent traverser le pays en « caravane » à pied, et en profitent pour revendiquer leurs droits. L’antenne mexicaine du Haut-commissariat aux réfugiés des Nations unies a exigé des « alternatives migratoires et des voies légales pour éviter des tragédies comme celle-ci », dans son propre message de condoléances sur Twitter.

Arrivées records de migrants

Traditionnel couloir de passage, le Mexique est confronté cette année à des arrivées records de migrants venus non seulement du Honduras et du Salvador mais aussi de Haïti. De janvier à octobre, le pays a enregistré 108.195 demandes d’asile, un record, d’après les derniers chiffres officiels. De leur côté, les Etats-Unis font preuve de fermeté à l’égard des migrants. Leur voyage est « profondément dangereux et n’aura aucun succès » avait prévenu le secrétaire d’Etat Antony Blinken lors d’un déplacement à Mexico début octobre.

L’accident a eu lieu le jour même où deux premiers migrants ont été renvoyés des Etats-Unis vers le Mexique en vertu d’un programme mis en place à l’époque de l’ex-président Donald Trump, suspendu par Joe Biden, mais réactivé sur décision de la Cour suprême américaine. Les migrants doivent attendre au Mexique la réponse à leur demande d’asile aux Etats-Unis, selon ce programme qui s’appelle « Quedate en Mexico » (Reste au Mexique). Une autre agence des Nations unies, l’Office internationale des migrations (OIM) a estimé qu’il était urgent de mettre fin.