Abstention et vote sanction, les deux leçons d’une élection
Un scrutin européen historique... par son taux record d’abstention. Il serait supérieur à 55 %, selon des résultats provisoires. Quelque 348 millions d’électeurs des 25 pays membres de l’Union étaient appelés à désigner leurs représentants au Parlement de© 20 minutes
Un scrutin européen historique... par son taux record d’abstention. Il serait supérieur à 55 %, selon des résultats provisoires. Quelque 348 millions d’électeurs des 25 pays membres de l’Union étaient appelés à désigner leurs représentants au Parlement de Strasbourg. Une élection capitale pour une assemblée qui n’a jamais eu autant de pouvoirs. Mais l’Union n’intéresse pas les Européens. D’autant moins que dans de nombreux pays, comme au Royaume-Uni, seuls les eurosceptiques ont enregistré une forte percée. n CHEZ LES QUINZE Vote sanction Dans la majorité des pays de l’Union, et plus particulièrement chez les Quinze, l’Europe a été la grande absente du scrutin. En Allemagne, en France, au Royaume-Uni, comme au Danemark, en Finlande ou encore au Portugal, les électeurs se sont contentés de faire part de leur ras-le-bol contre le gouvernement en place. Ainsi, les sociaux-démocrates (SPD) du chancelier Gerhard Schröder ont enregistré leur pire score depuis 1945 pour des élections au niveau fédéral. n dans les nouveaux pays Désillusion et abstention Si certains, comme les Polonais, en ont profité pour sanctionner la majorité, le vote des nouveaux membres s’est surtout soldé par une abstention supérieure à 70 %, Chypre et Malte exceptées. Conséquence d’une méconnaissance de l’Union et surtout d’une désillusion vis-à-vis de leur classe politique. n PARLEMENT Une majorité à droite La représentation des grands partis du Parlement sortant s’est tassée. Il conserve néanmoins la même physionomie : en tête, le Parti populaire européen (PPE), talonné par le Parti socialiste européen (PSE), suivi des Libéraux démocrates (centre, ELDR). La composition des groupes politiques, dans les semaines à venir, pourrait cependant réserver des surprises. François Bayrou l’a confirmé hier, l’UDF va quitter le PPE et peut-être rejoindre l’ELDR, tout comme le parti italien de Romano Prodi (centre-gauche). Cette nouvelle force centriste pourrait faire entrer le Parlement dans une ère, inconnue, de coalitions politiques. Clémence Lemaistre