Une émeute a fait 68 morts dans une prison à Guayaquil en Equateur, qui abrite 8.500 détenus et dont la surpopulation atteint 60 % selon les chiffres officiels. L’intervention de la police pour tenter de rétablir l’ordre dans la prison a « sauvé des vies », a déclaré Pablo Arosemena, gouverneur de la province de Guayas (dont la capitale est Guayaquil). Selon des informations préliminaires, «près de 68 personnes privées de liberté (détenus) ont été tuées et 25 autres blessés», a annoncé le bureau du Procureur général. Un premier bilan de la police faisait état de 58 morts dans ces violences, marquées par des actes d'une grande «sauvagerie» selon les autorités.

Dans cette prison située dans le sud-ouest du pays, la violence n’a pas cessé depuis le 28 septembre. Ce jour-là, elle avait déjà été le théâtre d'un des pires massacres de prisonniers en Amérique latine et le plus grand massacre de l’histoire carcérale de l’Equateur : 119 détenus avaient été tués lors de ces affrontements entre gangs. Certains détenus avaient été démembrés ou brûlés dans de violents affrontements entre gangs liés aux narcotrafics et aux cartels mexicains.

Une surpopulation carcérale de 30 %

Après les incidents de septembre, 15 autres détenus ont été tués, ce qui porte le total à 134. Les émeutes dans les prisons équatoriennes ont fait plus de 250 morts depuis le début de l’année. En février, 79 détenus sont morts dans des émeutes simultanées dans quatre prisons.

Les 65 prisons du pays peuvent accueillir 30.000 personnes mais sont occupées par 39.000 détenus, soit une surpopulation de 30 %.