Pandora Papers : Moscou rejette les accusations contre des proches présumés de Poutine
RUSSIE•Des proches du président russe sont accusés d’avoir détourné des millions d’eurosJ.-L.D. avec AFP
Des « allégations infondées » : le Kremlin a balayé ce lundi d’un revers de la main une vaste enquête journalistique affirmant que plusieurs proches présumés du président Vladimir Poutine possédaient des richesses dissimulées par des montages offshore.
« On ne comprend pas en quoi ces informations peuvent être considérées comme fiables », a commenté Dmitri Peskov, le porte-parole de la présidence russe, lors d’une conférence de presse. « Nous avons simplement affaire à un ensemble d’allégations tout à fait infondées (…) Quand il y aura des publications sérieuses, fondées sur des choses ou faisant référence à des choses sérieuses, alors nous en prendrons connaissance avec intérêt », a-t-il poursuivi.
Où sont les milliards ?
Cette enquête, publiée ce dimanche par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ, selon l’acronyme anglais) et intitulée Pandora Papers, en référence à la légende de la boîte de Pandore, a mobilisé environ 600 journalistes. Selon l’ICIJ, Svetlana Krivonogikh, présentée par des médias russes comme une ex-maîtresse de Vladimir Poutine, a acquis en 2003 une appartement pour quatre millions de dollars à Monaco via des comptes offshore.
En novembre 2020, le site russe d’investigations Proekt avait affirmée que cette femme avait entretenu une liaison avec Vladimir Poutine dans les années 1990 et au début des années 2000. Elle aurait au cours de ces années accumulé une fortune colossale. Selon cette publication, le couple aurait même eu une fille, née en 2003 et baptisée Elizaveta. Le Kremlin avait déjà démenti auparavant les allégations de Proekt, Dmitri Peskov les qualifiant en novembre 2020 de « provocations » et de journalisme bas de gamme.
Des proches suspects
En juillet dernier, le média d’investigation a été déclaré « indésirable » par le ministère russe de la Justice, interdisant ses activités sous peine de sanctions pénales. Ces derniers mois, plusieurs médias d’investigations russes ayant enquêté sur les proches de Vladimir Poutine, un sujet hautement sensible en Russie, ont été interdits ou classés « agents de l’étranger », un statut qui complique grandement leur fonctionnement.
Selon l’enquête de l’ICIJ, un ami d’enfance présumé du président, Piotr Kolbine, est lié à un juteux montage offshore impliquant l’oligarque Guennadi Timtchenko, lui aussi un proche du chef de l’Etat russe. Les détracteurs de Vladimir Poutine voient en ces personnalités des prête-noms potentiels pour le président russe.