Brésil : De nombreuses manifestations dans tout le pays pour la destitution de Jair Bolsonaro
COLERE•A l’appel des mouvements et partis de gauche, des dizaines de milliers de Brésiliens ont manifesté pour fustiger la gestion des crises sanitaire et économique20 Minutes avec AFP
Les opposants à Jair Bolsonaro continuent d’exprimer leur colère dans les rues du Brésil. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi dans plusieurs villes du pays, pour réclamer une nouvelle fois la destitution du président d’extrême droite et dénoncer les hausses du coût de la vie.
Les rassemblements les plus importants se sont tenus à Rio de Janeiro, Sao Paulo ou Brasilia à l’appel de la « Campagne nationale Bolsonaro dehors », soutenue par une douzaine de partis de gauche et de nombreuses centrales syndicales. Si ces appels à manifester ont été lancés dans 167 villes du pays, un décompte de la presse indique que des rassemblements se sont tenus dans 24 des 27 Etats du Brésil et dans 84 villes, dont 14 capitales d’Etat.
Les deux camps mobilisent régulièrement
Surtout, certains leaders de la droite et du centre-droit ont pris place dans les défilés pour dénoncer les conséquences de la crise économique dans le pays, bien que ne soutenant pas nécessairement l’appel à la destitution. Toutefois, le 7 septembre, des rassemblements massifs à Brasilia et Sao Paulo avaient réuni 125.000 soutiens de Jair Bolsonaro, plus que ce qu’a réussi à rassembler la gauche ce samedi.
A Rio de Janeiro, des centaines de personnes ont défilé en criant « Bolsonaro dehors », slogan également sur de nombreuses banderoles. « Le pari des personnes ici dans les rues est de faire pression sur les parlementaires pour qu’ils réclament la destitution de Bolsonaro », a expliqué Elizabeth Simoes, une enseignante retraitée de 69 ans. Plus d’une centaine de pétitions réclamant cette destitution sont en attente à la Chambre des députés, mais son président Arthur Lira, un allié du gouvernement, n’y donne aucune suite. La Cour suprême a par ailleurs ordonné l’ouverture de plusieurs enquêtes contre Bolsonaro et ses proches, notamment pour dissémination de fausses informations.
La présidentielle dans un an
A Sao Paulo, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées avec des candidats potentiels à la présidentielle comme Ciro Gomes, leader du Parti démocratique du travail (PDT) arrivé troisième position en 2018. « Bolsonaro détruit l’économie nationale », a déclaré le politicien de centre-gauche. « Il remplit le Brésil de honte à l’étranger et est responsable de la mort de près de 600.000 Brésiliens » du Covid-19.
Les précédentes manifestations menées par les mouvements de gauche visaient à demander la destitution de Bolsonaro pour sa gestion chaotique de la pandémie. Samedi ont été également entendues des complaintes contre la hausse des prix de la nourriture, du gaz et du carburant, ainsi que contre les 14,1 millions de chômeurs.
À un an de la présidentielle, un sondage réalisé mi-septembre par l’institut Datafolha donnait 26 % au président au 1er tour contre 44 % pour Lula. De nombreux drapeaux rouges du Parti des travailleurs (PT) de l’ancien président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010) étaient d’ailleurs visibles samedi dans les rues du Brésil.