Rare rencontre à Ramallah entre un ministre israélien et le président palestinien
CONFLIT•Benny Gantz s’est déplacé dimanche à Ramallah, siège de l’Autorité palestienne, pour des discussions centrées sur la sécurité et l’économie avec le leader palestinien20 Minutes avec AFP
Le ministre isréalien de la Défense, Benny Gantz, a rencontré le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à Ramallah, en Cisjordanie occupée, première rencontre à ce niveau depuis l’arrivée au pouvoir du Premier ministre israélien Naftali Bennett en juin.
Benny Gantz s’est déplacé dimanche à Ramallah, siège de l’Autorité palestienne, pour des discussions centrées sur la sécurité et l’économie avec le leader palestinien, ont précisé lundi des sources officielles. Cette rencontre a eu lieu quelques heures après le retour de Naftali Bennett des Etats-Unis, où il a rencontré le président américain Joe Biden.
Poursuite du dialogue
Benny Gantz, qui dirige un parti centriste membre du gouvernement de coalition israélien, a indiqué à Mahmoud Abbas qu'« Israël cherche à prendre des mesures afin de renforcer l’économie de l’Autorité palestinienne. Ils ont aussi discuté des moyens d’améliorer la sécurité et la situation économique en Cisjordanie et dans la bande de Gaza », a précisé un communiqué du ministère israélien de la Défense. « Ils sont convenus de poursuivre le dialogue », a ajouté le texte.
La rencontre a eu lieu en présence du responsable israélien de la branche militaire en charge des Affaires civiles dans les Territoires palestiniens, Ghasan Alyan, un haut responsable de l’Autorité palestinienne, Hussein Al Sheikh, et le chef des services de renseignement palestiniens, Majid Faraj. Hussein Al Sheikh a confirmé cette rencontre sur Twitter, précisant que Mahmoud Abbas et Benny Gantz avaient eu un tête-à-tête sans les autres membres de la délégation.
Détérioration des relations
Les relations entre Israël et l’Autorité palestinienne se sont détériorées au cours des dernières années. L’ex-Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, au pouvoir entre 2009 et 2021, et méprisé par les Palestiniens, n’a réalisé aucun effort substantiel pour résoudre le conflit israélo-palestinien, autorisant l’expansion continue des colonies juives en Cisjordanie, considérées comme illégales au regard du droit international.
Son successeur, Naftali Bennett, est un nationaliste radical, opposé à la création d’un Etat palestinien et ancien dirigeant d’un groupe de pression de colons juifs. Son cabinet a clairement indiqué que son gouvernement, composé de partis allant de l’extrême gauche à la droite nationaliste, n’avait aucune intention d’entamer de nouveaux pourparlers de paix avec les Palestiniens. Mais de hauts responsables israéliens ont signalé l’intention de son gouvernement de renforcer l’Autorité palestinienne face aux islamistes au pouvoir dans la bande de Gaza.
Près de 260 morts en mai
Israël et le Hamas, au pouvoir à Gaza, se sont livré une guerre de onze jours en mai, durant laquelle 260 Palestiniens ont été tués par des frappes israéliennes sur Gaza, parmi lesquels des combattants, selon les autorités locales. En Israël, les tirs de roquettes depuis Gaza ont fait 13 morts, dont un soldat, d’après la police et l’armée.
Mahmoud Abbas a également été contesté par des centaines de manifestants après la mort d’un militant des droits humains. L’Autorité palestinienne, cadenassée par le président Mahmoud Abbas, 86 ans, dont le mandat devait se terminer en 2009, exerce des pouvoirs limités sur environ 40 % de la Cisjordanie. Israël, qui en contrôle tous les accès, administre le reste de ce territoire ainsi que des colonies qui y sont implantées.