POLITIQUEAssigné à résidence, le chef de l’opposition au Pakistan défie le pouvoir

Assigné à résidence, le chef de l’opposition au Pakistan défie le pouvoir

POLITIQUENawaz Sharif a quitté sa demeure pour rallier Islamabad avec ses partisans, où une grande manifestation interdite est prévue lundi...
Nawaz Sharif

Nawaz Sharif

Le principal leader de l'opposition pakistanaise, Nawaz Sharif, a défié ce dimanche l'assignation à résidence qui le frappe afin de rejoindre ses partisans, déterminés à rallier lundi la capitale Islamabad pour une grande manifestation interdite.


Ancien Premier ministre qui a pris la tête d'une fronde contre le président Asif Ali Zardari, Nawaz Sharif a été assigné à résidence pour trois jours dans sa villa de Lahore, dans l'est du Pakistan, un nouvel épisode qui durcit encore la crise dans laquelle est plongé le pays.


Mais en dépit de cette mesure, il est sorti de la maison pour haranguer la foule de ses partisans, qualifiant son assignation à résidence «d'illégale».


Scènes d’émeutes


«Venez me rejoindre. Je quitte ma maison. L'heure est venue de marcher main dans la main. Ils ne peuvent nous arrêter», a-t-il ajouté, avant de quitter les lieux à bord d'un 4X4, escorté par une garde rapprochée et un cortège de plusieurs milliers de personnes. Des scènes d'émeutes éclataient pendant ce temps dans le centre de la ville, où la police tentait de disperser des manifestants par des jets de grenades lacrymogènes.


Ce mouvement, né d'une bataille des avocats et partis d'opposition pour l'indépendance de la justice, n'a cessé de s'amplifier ces derniers jours et doit culminer en un grand rassemblement lundi à Islamabad.


Les opposants réclament le retour en fonction de juges destitués en 2007 par le régime militaire, à commencer par l'ancien président de la Cour suprême, Muhammad Iftikhar Chaudhry, et dénoncent l'attitude du président Zardari qui n'a pas respecté ses promesses en ce sens.


La capitale transformée en camp retranché


Le gouvernement civil, confronté à une crise sans précédent depuis la défaite électorale du régime militaire de Pervez Musharraf il y a un an, a tenté d'étouffer ce mouvement, faisant arrêter plus d'un millier d'opposants, dressant des barrages à travers le pays pour empêcher la «longue marche» de prendre corps.


Mais ni ces mesures, ni les menaces de poursuites pour «sédition» à l'encontre de Nawaz Sharif et de son frère Shahbaz, ni les concessions annoncées samedi par la présidence n'ont entamé la détermination de l'opposition. La capitale a été transformée en camp retranché, ses accès ainsi que l'avenue menant à la présidence barrés par des conteneurs de marchandises.