Explosion à Beyrouth : Un an après le drame, les proches de victimes réclament justice
JUSTICE•Un an après le drame qui a causé la mort de 214 personnes, l’enquête libanaise n’a toujours rien donné20 Minutes avec AFP
Le 4 août 2020, une déflagration des plus puissantes de l’Histoire a eu lieu dans le port de Beyrouth. Des centaines de tonnes de nitrate d’ammonium, déchargées six ans auparavant d’un navire et abandonnées dans un hangar du port, ont explosé. 214 personnes ont perdu la vie et plus de 6.500 ont été blessées. Le Premier ministre libanais, Hassan Diab, avait promis aux Libanais que « les responsables de cette catastrophe devront rendre des comptes. »
Un an après, les habitants attendent toujours. De nombreux médias nationaux ont démontré que les autorités étaient au courant de la présence du nitrate dans le port. Mais l’enquête libanaise piétine. Le juge d’instruction en charge du dossier, Tarek Bitar, a demandé au Parlement de lever l’immunité de trois députés qui ont occupé des postes ministériels afin d’intenter des poursuites pour « potentielle intention d’homicide » et « négligence et manquements ». Le Parlement a réclamé des « preuves » supplémentaires avant de lever l’immunité, ce que le juge a refusé.
Manifestations
Les Libanais ont manifesté à de nombreuses reprises, à l’appel des proches des victimes de l’explosion, pour réclamer justice et vérité. Ils accusent les dirigeants politiques d’ingérence dans l’enquête locale.
Dans son rapport, l’ONG Human Rights Watch (HRW) a documenté les multiples manquements des instances politiques et sécuritaires dans la gestion de ce stock de matières dangereuses, depuis son arrivée au port en 2013 et jusqu’à son explosion. Des dizaines de responsables gouvernementaux, douaniers et responsables de sécurité qui étaient au courant des dangers encourus, selon l’ONG, y sont identifiés.
En juin 2021, une cinquantaine d’ONG, dont Amnesty et HRW ont réclamé une enquête indépendante de l’ONU sur le drame et des sanctions internationales contre les hauts responsables libanais. Ils sont accusés de négligence criminelle, de violation du droit à la vie et de faire barrage à l’enquête locale sur l’explosion.