VIOLENCESUn nouveau féminicide, le deuxième en quatre jours, choque la Grèce

Grèce : Un nouveau féminicide, le deuxième en quatre jours, choque le pays

VIOLENCESDepuis le début de l’année, sept féminicides ont été enregistrés en Grèce
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Deux victimes en quatre jours à peine. Ce mardi en Grèce, une femme de 43 ans a été abattue à coups de pistolet par son mari, dans la taverne où elle travaillait à Larissa, quatre jours après un féminicide perpétré près d’Athènes. Ce nouveau féminicide a provoqué un choc dans un pays qui compte sept féminicides depuis le début de l’année.

Armé d’un pistolet, le mari de la victime, 54 ans, est entré dans la taverne et a tiré huit fois sur sa femme. Cette dernière a été tuée sur le coup, selon des médias locaux. L'homme a été aussitôt arrêté, selon l’Agence de presse grecque, Ana.

Des violences domestiques en hausse

Depuis le début de l’année, sept féminicides ont été enregistrés en Grèce, un phénomène qui montre la hausse de la violence domestique dans le pays, peu accoutumé aux dénonciations de ces incidents. En Grèce, le « féminicide » n’existe pas dans le Code pénal. La violence domestique a enregistré une hausse de 4 % en 2020 par rapport au 2019. Lors du premier confinement, les appels vers la ligne téléphonique mise en place pour soutenir les femmes victimes de violence (15900) ont augmenté de 230 %.

Vendredi dernier, une femme de 31 ans a été poignardée et tuée à Dafni près d’Athènes, par son mari de 40 ans, qui s’est livré ensuite à la police. Les voisins de la victime avaient dénoncé auprès de la police les violentes disputes.

La partie « émergée de l’iceberg »

« Les féminicides sont la partie émergée de l’iceberg de la violence domestique », a indiqué à la radio Skaï, Maria Stratigaki, professeure de politique sociale à l’Université Panteion d’Athènes, spécialiste de l’égalité des genres.

L’opposition de gauche Syriza a demandé la démission de Maria Syrengela, secrétaire générale à l’égalité des sexes qui a déclaré mardi que ces féminicides ne signifiaient pas une hausse du phénomène et que « la Grèce se trouvait dans une meilleure situation que le Mexique ou le Venezuela où le nombre des féminicides sont beaucoup plus importants ».

« Les féminicides existaient depuis des années, il y a une hausse en raison du confinement », a indiqué Maria Syrengela soulignant que « les femmes ont récemment commencé à dénoncer la violence domestique ».

« Il s’agit du septième féminicide en sept mois, mais le gouvernement et la police continuent de ne prendre aucune mesure, et de ne pas comprendre que la violence conjugale est en augmentation, surtout après des mois de confinement », a dénoncé mardi Syriza.