Un photographe de l'agence de presse Reuters tué lors de combats en Afghanistan
FAITS DIVERS•Le journaliste indien Danish Siddiqui, lauréat du prix Pulitzer, couvrait les affrontements entre les forces afghanes et les talibans près de Kandahar20 Minutes avec AFP
«Un journaliste exceptionnel, un mari et un père dévoué, et un collègue très apprécié. » Danish Siddiqui, un photographe de Reuters, a été tué ce vendredi en Afghanistan, où il couvrait des combats, a rapporté l’agence de presse. Les forces de sécurité afghanes tentaient ce vendredi de reprendre la localité stratégique de Spin Boldak (dans le sud du pays), tombée mercredi aux mains des talibans, quand le photojournaliste et un haut gradé afghan ont été touchés mortellement par des tirs talibans, a précisé à Reuters un commandant de l’armée afghane.
Danish Siddiqui, 38 ans, de nationalité indienne, accompagnait depuis le début de la semaine les forces de sécurité afghanes près de Kandahar, la grande ville du sud de l’Afghanistan. « Nous cherchons de toute urgence plus d’informations et travaillons avec les autorités de la région », ont déclaré dans un communiqué le président de Reuters, Michael Friedenberg, et sa rédactrice en chef, Alessandra Galloni. « Nos pensées vont à sa famille en ces moments terribles », ont-ils ajouté.
Prix Pulitzer en 2018
Un peu plus tôt dans la journée, le photographe avait annoncé à Reuters avoir été blessé à un bras. Il était soigné et récupérait quand des combattants talibans qui faisaient retraite de Spin Boldak sont tombés sur le lieu où il se trouvait, selon le commandant cité par Reuters. L’agence a précisé ne pas être en mesure de vérifier indépendamment ces affirmations.
Danish Siddiqui faisait partie d’une équipe qui avait obtenu en 2018 le prix Pulitzer dans la catégorie « photographie magazine », pour sa couverture de la crise des réfugiés rohingyas. Il travaillait depuis 2010 pour Reuters et avait couvert notamment les guerres en Afghanistan et en Irak, les manifestations à Hong Kong ou des tremblements de terre au Népal.
L’Afghanistan est depuis longtemps l’un des pays les plus dangereux au monde pour les journalistes. Dans le classement 2021 de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières, l’Afghanistan occupe la 122e place sur 180. Plusieurs journalistes ou employés de presse ont été tués dans des attaques ciblées depuis que Washington et les talibans ont conclu, en février 2020, un accord ouvrant la voie au départ des troupes étrangères du pays. Ces attaques ciblées ont été imputées aux talibans par les autorités, même si Daesh n’en a revendiqué que certaines.