Paris appelle les Français à quitter l’Afghanistan, en pleine offensive des talibans
VIOLENCES•« Moins d’une centaine de Français » présents en Afghanistan sont enregistrés auprès de l’ambassade de France20 Minutes avec AFP
La France a demandé ce mardi à tous ses ressortissants de quitter l’Afghanistan, invoquant « l’évolution de la situation sécuritaire » et les « perspectives à court terme », au moment où les talibans, en pleine offensive, appelaient les habitants des grandes villes à se rendre pour éviter des combats urbains.
Un vol spécial du gouvernement français partira de Kaboul le 17 juillet et « aucun vol spécial supplémentaire ne pourra être affrété », a annoncé l’ambassade de France en Afghanistan, recommandant « formellement à tous les Français d’emprunter ce vol spécial ou de quitter le pays immédiatement par leurs propres moyens ». Elle informe les Français qui projettent « de rester en Afghanistan après le 17 juillet, qu’elle ne sera plus en mesure d’assurer la sécurité » de leur départ.
Evacuation dans le cadre du droit d’asile
Dans un discours publié à la veille de la fête nationale du 14 juillet, l’ambassadeur de France David Martinon précise que les personnels afghans de l’ambassade, ceux de l’Institut français et de la délégation archéologique française d’Afghanistan, ainsi que ceux de l’ONG française Amitié franco-afghane (Afrane), ont été évacués ces dernières semaines vers la France, dans le cadre du droit d’asile.
L’ambassadeur a exclu implicitement une fermeture dans l’immédiat de la représentation diplomatique : « Nous poursuivons notre tâche, en maintenant, aujourd’hui plus que jamais, notre soutien à la République islamique d’Afghanistan », a-t-il dit. Les troupes étrangères, présentes depuis vingt ans en Afghanistan dans le cadre d’une coalition menée par les Etats-Unis sous l’égide de l’Otan, ont entamé début mai leur retrait définitif, prévu pour s’achever d’ici la fin août.
La protection des civils
A la faveur de ce retrait, les talibans mènent depuis deux mois une offensive contre les forces afghanes, qui leur a permis de s’emparer de vastes territoires ruraux. Privées du crucial soutien aérien américain, les forces afghanes n’ont opposé qu’une faible résistance et ne contrôlent plus essentiellement que les grands axes et les capitales provinciales, dont certaines sont encerclées.
Les insurgés se sont rendus récemment maîtres de postes-frontières clés avec l’Iran, le Turkménistan ou le Tadjikistan, ainsi que de plusieurs districts de provinces voisines de Kaboul, laissant craindre qu’ils n’attaquent prochainement la capitale et son aéroport, seule voie de sortie de la ville pour les ressortissants étrangers.
« Maintenant que les affrontements (…) ont atteint les portes des villes, les moudjahidines ne veulent pas de combats dans les villes », a lancé un haut responsable des talibans, Amir Khan Muttaqi, appelant les habitants « à entrer en contact » avec eux pour « parvenir à un accord sensé pour éviter des dommages à leurs villes ».