Bahreïn : Un détenu meurt du Covid-19, les ONG appellent à une libération massive
PANDÉMIE•Des dizaines de prisonniers ont été libérés en avril face à la menace sanitaire du coronavirus20 Minutes avec agences
Hussein Barakat, un détenu condamné à la prison à vie, est mort ce mercredi du Covid-19 au Bahreïn. Le décès de cet homme de 48 ans survient dans un contexte de recrudescence des infections et des décès dus à la pandémie dans le royaume.
Le ministère de la Santé a confirmé l’information dans un communiqué, précisant que l’état du détenu « avait nécessité son placement sous respirateur ces derniers jours ». Le quadragénaire, qui était hospitalisé depuis quelques jours, avait été vacciné en février, avec une dose de rappel en mars.
Un risque sanitaire lié au Covid-19
Depuis plusieurs mois, les ONG appellent à la libération des prisonniers politiques au Bahreïn face aux risques sanitaires liés à la pandémie de coronavirus. Selon l’Institut bahreïni pour les droits et la démocratie (BIRD), basé à Londres, la mort du détenu « aurait pu être évitée si le gouvernement avait tenu compte des appels à libérer les prisonniers politiques ».
Hussein Barakat avait été condamné en 2018 à la prison à vie pour appartenance à une « cellule terroriste », une incrimination souvent utilisée à l’encontre des critiques du pouvoir. Après le soulèvement populaire de 2011, lors des Printemps arabes, le Bahreïn a mené une répression sanglante contre les manifestants, interdit les partis d’opposition et emprisonné des dizaines d’activistes.
Une campagne de vaccination très rapide
En avril, des dizaines de détenus (dont des prisonniers politiques de longue date) ont été libérés après des manifestations de leurs familles, inquiètes vis-à-vis de la pandémie. Mais de nombreux détenus sont restés en prison. En dépit de sa campagne de vaccination, l’une des plus rapides au monde, le pays enregistre une hausse des décès du Covid-19 depuis fin mai.
Le pays de 1,8 million d’habitants a enregistré au total près de 254.000 cas, dont 1.161 décès. Près de 50 % de la population a été entièrement vaccinée, majoritairement avec le vaccin chinois Sinopharm, selon les chiffres officiels. Début juin, le gouvernement a exhorté les personnes vaccinées au Sinopharm à recevoir une troisième injection.