Royaume-Uni : Le palais de Buckingham accusé de discrimination raciale à l’embauche pendant quarante ans
ENQUÊTE•Selon des documents d'archives, les minorités ethniques ont été longtemps cantonnées aux emplois de domestiques20 Minutes avec agence
Buckingham Palace a exclu les personnes racisées de ses postes administratifs « au moins jusqu’à la fin des années 1960 », selon une enquête du Guardian publiée ce mercredi. Le quotidien britannique a pu mettre la main sur des documents d’archives accablants.
L’enquête portait sur « l’utilisation par la famille royale d’un dispositif parlementaire obscur, baptisé 'consentement de la reine', destiné à influencer secrètement le contenu des lois britanniques ». Un document datant de 1968, signé par le directeur financier de la reine, précise explicitement que ce n’est pas « la pratique » de nommer « des immigrants de couleur ou des étrangers » à des postes administratifs.
Des lois qui ne s’appliquaient pas à la reine
Les personnes racisées étaient cantonnées aux rôles de domestiques pour la famille royale, précise le document. Difficile de savoir quand cette « pratique » a pris fin. Le palais de Buckingham n’a pas souhaité répondre aux questions du Guardian, indique BFMTV. Il a cependant indiqué qu’il existe des traces de personnes étrangères embauchées à des postes administratifs dans les années 1990.
Selon les informations du Guardian, Elisabeth II a été exemptée pendant quarante ans de se soumettre aux lois contre la discrimination à l’embauche. Ce que Buckingham n’a pas contesté, affirmant que la Reine disposait d’un processus distinct pour traiter les plaintes liées au racisme.
En mars dernier, le prince Harry et Meghan Markle ont accusé la famille royale de racisme. Dans une interview accordée à une chaîne américaine, ils ont expliqué qu’un membre avait exprimé son inquiétude quant à la couleur de peau d’Archie, le fils du couple. Le prince William avait répondu dans cette affaire, affirmant que sa famille n’était « pas du tout raciste ».