Italie : Le gouvernement promet de « faire toute la lumière » sur l'accident de téléphérique qui a tué 14 personnes
ACCIDENT•Le ministre des Transports italien a annoncé la création d’une commission « ad hoc » après l’accident survenu sur les rives du lac Majeur20 Minutes avec AFP
Comment un tel accident a-t-il pu se produire ? Lundi, le gouvernement italien a promis de faire toute la lumière sur la chute d'une cabine de téléphérique qui a fait 14 morts dont cinq Israéliens dimanche à Stresa, une station balnéaire du Piémont sur les rives du lac Majeur, dans le nord de l’Italie.
« Nous ferons la lumière sur toutes les circonstances entourant ce qui s’est passé. Nous avons dès hier institué une commission ad hoc », a déclaré le ministre des Transports Enrico Giovannini au cours d’une conférence de presse sur place, alors que le parquet de Milan a ouvert une enquête pour « homicide involontaire et blessures par négligence ».
Un enfant, seul survivant de la chute
L’unique survivant de l’accident, un enfant de cinq ans hospitalisé à Turin, souffre notamment d’un traumatisme crânien et de fractures des jambes. « Nous attendons les prochaines 48 heures, son état est critique mais il y a encore de l’espoir », a estimé le directeur de l’hôpital Giovanni La Valle, au journal La Repubblica.
L’accident s’est produit vers 12h30 (10h30 GMT) à une centaine de mètres de la dernière station d’altitude du téléphérique au sommet du mont Mottarone. Il serait dû à la rupture d’un câble sur la partie la plus haute du parcours.
Un problème de surcharge semblait écarté, puisque ces cabines peuvent embarquer plus de 35 passagers. La cabine a fait une chute d’une quinzaine de mètres, puis a dévalé une partie de la pente avant de s’écraser contre un arbre. Cet accident est intervenu alors que la péninsule commence à peine à accueillir de nouveau des touristes avec la levée des restrictions dues à la lutte contre la pandémie de Covid.
Double problème
Cet accident a aussitôt suscité des critiques sur l’état des infrastructures dans le pays, où l’effondrement meurtrier du pont Morandi à Gênes en 2018, qui avait fait 43 morts, est encore dans toutes les mémoires. « Il est clair que dans notre pays quelque chose ne fonctionne pas dans le domaine des contrôles de la sécurité des transports », a ainsi estimé Carlo Rienzi, le président de la Codacons, la plus grande association italienne de consommateurs, dans un communiqué.
Le ministre des Transports s’est entretenu avec les autorités locales et régionales : « Toutes les institutions s’engagent ensemble non seulement pour éviter que cela se produise de nouveau mais aussi pour aider ceux qui ont été affectés (…) Il est important de comprendre la dynamique (des événements) et en même temps aider ceux qui sont frappés par ce drame », a-t-il dit.
Le téléphérique, qui relie en 20 minutes le village de Stresa au mont Mottarone qui culmine à près de 1.500 mètres en offrant une vue spectaculaire sur le lac Majeur et les Alpes, avait été fermé entre 2014 et 2016 pour des travaux d’entretien.
« Il ne s’agit que de suppositions, mais je crois qu’il y a eu un double problème : la rupture du câble et le dysfonctionnement du frein d’urgence », a estimé le responsable régional des secours alpins, Matteo Gasparini, cité par le quotidien La Stampa. « Nous ne savons pas pourquoi il ne s’est pas activé ». Plusieurs accidents meurtriers de téléphériques, télécabines et funiculaires ont eu lieu depuis 50 ans en Europe.