JUSTICE87 Espagnoles filmées urinant dans la rue et exhibées sur des sites porno

Espagne : Filmées en train d'uriner dans la rue et exhibées sur des sites porno, 87 femmes réclament une enquête

JUSTICEPlusieurs dizaines de femmes, dont les vidéos volées ont atterri sur des sites pornographiques, ont vu leur plainte classée à la mi-mars
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Filmées en train d’uriner dans la rue, plusieurs dizaines de femmes, dont les vidéos volées ont atterri sur des sites pornographiques, réclament justice en Espagne après le classement de leur plainte mi-mars, a indiqué leur porte-parole à l’AFP lundi, précisant qu’elles ont fait appel de cette décision.

« On ne va pas en rester là tant que ces vidéos continuent à générer de l’argent, restent en ligne » même si « pour la justice, il n’y a pas de délit », a affirmé à l’AFP Paloma Maseda Diaz, porte-parole des 87 plaignantes dans cette affaire qui remonte à août 2019, lors de la fête populaire d’A Maruxaina, à San Cibrao, en Galice (nord-ouest de l’Espagne).
110 femmes filmées à leur insu, et une heure au total de vidéos mises en ligne
Cet été-là, sans qu’elles le sachent, plus d’une centaine de femmes, dont des mineures, ont été filmées alors qu’elles s’accroupissaient pour uriner dans la rue. Un an plus tard, un homme de la région était tombé, après avoir cliqué sur un lien contenant le nom de cette fête « Maruxaina », sur un site pornographique contenant « une vidéo où il a reconnu sa petite amie, ainsi que la cousine de celle-ci », a raconté Paloma Maseda Diaz, qui a été elle-même filmée.
C’est ainsi qu’au total plus de 110 femmes sur six vidéos d’une durée totale d’une heure environ ont été identifiées sur divers sites X payants, a-t-elle poursuivi.
Une plainte collective en 2020
« La personne qui nous a filmées savait parfaitement où placer les caméras », cinq en tout selon elle, positionnées « dans le caniveau à trois endroits différents ». A l’été 2020, une centaine de femmes ont déposé une plainte collective pour « violation de l’intimité » et « commercialisation illicite de contenu pornographique ».

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Mais le tribunal local, situé dans la ville voisine de Viveiro, a refusé le 15 mars d’ouvrir une enquête, estimant qu’aucun délit n’avait été commis car « il s’agit d’une série d’enregistrements de femmes urinant dans la rue, c’est-à-dire, dans un lieu public où elles pouvaient être vues par n’importe quelle personne qui passait par là », selon la décision, consultée par l’AFP.
Une manifestation dimanche
« La justice a classé le dossier et n’a pas ouvert d’enquête parce que cela a eu lieu sur la voie publique », a souligné pour sa part Mary Fraga, la présidente de l’antenne locale de l’association « Mujeres En Igualdad » qui s’est portée partie civile. « Mais c’était dans une ruelle sans issue et les caméras avaient été installées là par préméditation », a-t-elle argumenté.
Les plaignantes ont immédiatement fait appel et organisé dimanche une manifestation pour protester contre la décision de justice. Plusieurs centaines de personnes y ont pris part, selon les organisatrices.