Fusillades d’Atlanta : Manifestations aux Etats-Unis pour dénoncer le racisme anti-asiatique
MOUVEMENT•L’auteur des faits en Géorgie, Robert Aaron Long, se qualifie comme « obsédé sexuel » mais rejette le mobile raciste de ses actes20 Minutes avec AFP
Après les fusillades meurtrières dans des salons de massage de Géorgie, la communauté asiatique est bien décidée à ne plus laisser passer le rejet qu’elle subit. Des milliers d’Américains ont manifesté samedi et dimanche, à Atlanta, New York ou encore Washington, contre le racisme anti-asiatique.
Durant une de ces manifestations, Xing Hua, Américaine d’origine asiatique, a confié être « très en colère » que le bain de sang du 16 mars n’ait pas encore été qualifié de « raciste » par la police. « Le fait est que six femmes asiatiques sont décédées », a dénoncé la trentenaire à Washington, la capitale des Etats-Unis, où plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés dimanche.
Interpellé mardi après avoir ouvert le feu dans trois salons de massage asiatiques d'Atlanta et sa banlieue, Robert Aaron Long a reconnu les faits et a été inculpé de meurtre. Lors de son interrogatoire, il a cependant nié tout mobile raciste, se présentant comme un « obsédé sexuel » désireux de supprimer « une tentation ». « Je ne suis pas une tentation », a fustigé sur sa pancarte Kat, 31 ans, regrettant une hypersexualisation des femmes asiatiques. « J’ai été accostée par des hommes sur des applications de rencontre qui me disent "Je dois soigner ma fièvre jaune" », a-t-elle raconté.
Des manifestations également au Canada
A New York, le candidat à la mairie de la ville et ex-prétendant à la primaire démocrate pour la présidentielle Andrew Yang, fils d’immigrés taïwanais, a invité dimanche les manifestants à lever la main s’ils avaient ressenti une recrudescence des actes racistes depuis le début de la pandémie de Covid-19, virus que Donald Trump a maintes fois qualifié de « peste chinoise ». Des centaines de mains levées ont alors répondu par l’affirmative.
Des manifestations ont également eu lieu en dehors des Etats-Unis. Des centaines de personnes ont ainsi défilé dimanche après-midi à Montréal, au Canada. « Nous manifestons contre des années de racisme anti-asiatique, fomenté par un président suprémaciste blanc aux Etats-Unis qui a insisté pour désigner le virus comme étant le virus chinois, qui a encouragé la haine et les attaques contre toutes sortes de minorités opprimées », a déclaré, au sujet de Donald Trump, May Chiu, du groupe Chinois progressistes du Québec, et organisatrice de la marche.