Etats-Unis : L'Arkansas promulgue une loi interdisant l'avortement
IVG•La seule exception prévue par le texte est pour sauver la vie de la mère lors d'une urgence médicale20 Minutes avec AFP
La Cour suprême des Etats-Unis va-t-elle revenir sur son arrêt de 1973 qui avait étendu le droit à l'avortement à l’ensemble du pays ? C’est ce que semble souhaiter l’Arkansas. A cette fin, cet Etat a adopté mardi une loi interdisant l'avortement même en cas de viol ou d'inceste.
La seule exception prévue dans le texte promulgué par l’Arkansas, connu pour son conservatisme chrétien, est pour « sauver la vie de la mère lors d'une urgence médicale », a annoncé son gouverneur. Asa Hutchinson explique en outre avoir ratifié cette loi en raison de ses « convictions sincères » contre l'avortement.
Une population américaine divisée
Le texte ne doit pas entrer en vigueur avant l'été, et la puissance organisation de défense des droits civiques ACLU a d'ores et déjà annoncé qu'elle le contesterait en justice. Il faut dire que l'avortement divise encore fortement la population américaine, avec une opposition toujours très vive notamment dans les milieux religieux.
Depuis une vingtaine d'années, les Etats du sud et du centre du pays ont multiplié les textes de loi restrictifs sur l'avortement, imposant par exemple une largeur pour les couloirs menant aux blocs opératoires, contraignant de nombreuses cliniques à fermer leurs portes. Avec cette loi dans l'Arkansas, les opposants à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) espèrent donc pousser à un revirement de la Cour suprême des Etats-Unis. Un tel changement permettrait à chaque Etat de faire ce qu'il veut et augmenterait encore les inégalités territoriales.
Une Cour suprême ancrée à droite
«Le but de cette loi est de préparer le terrain pour que la Cour suprême annule la jurisprudence actuelle», a d’ailleurs indiqué sans détour le gouverneur de l'Arkansas. Le temple du droit américain est ancré solidement à droite depuis la nomination par Donald Trump d'une juge conservatrice, quelques jours avant sa défaite à la présidentielle.