L’Iran et l’AIEA trouvent un accord « temporaire » sur le nucléaire

Nucléaire iranien : Téhéran et l’AIEA trouvent un accord « temporaire »

GESTEL’accord d’une durée de trois mois permet de maintenir une surveillance du nucléaire iranien, tout en laissant un peu de temps pour la reprise des pourparlers diplomatiques
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

C’est un premier pas pour sortir de l’impasse. L’Iran et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ont annoncé dimanche un accord « temporaire » pour maintenir une surveillance des activités nucléaires, bien que réduite, le temps que les pourparlers diplomatiques s’engagent entre les signataires du pacte de 2015.

La loi iranienne, qui prévoit de limiter certaines inspections, y compris sur des sites militaires suspects, si les sanctions américaines ne sont pas levées, « existe et va être appliquée » à partir du 23 février, a toutefois regretté le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, à son retour à Vienne après des « consultations intenses » à Téhéran. « L’accès sera réduit, ne nous voilons pas la face, mais nous serons en mesure de maintenir le degré nécessaire de surveillance et de vérification », a-t-il assuré. « Cela sauve la situation dans l’immédiat ».

Des contrôles inopinés toujours possibles

Selon les termes de cet « accord bilatéral technique » d’une durée de trois mois mais susceptible d’être suspendu à tout moment, le nombre d’inspecteurs sur place est ainsi inchangé et des contrôles inopinés resteront possibles. « Bien sûr, pour parvenir à une situation stable, il faudra une négociation politique, et ce n’est pas de mon ressort », a ajouté Rafael Grossi.

Le directeur général de l’AIEA pourra « s’acquitter de son obligation de montrer que le programme nucléaire iranien reste pacifique », a pour sa part promis le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, dans une déclaration à Press TV, la chaîne en anglais de la télévision d’Etat. Selon le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, « les inspections seront réduites d’environ 20 à 30 % après la mise en œuvre de la loi ». Mais, « cela ne signifie certainement pas un retrait de l’accord » de 2015.

Les sanctions américaines dans la balance

En revanche, l’Iran ne fournira pas les « enregistrements relatifs aux activités et équipements » de plusieurs sites, comme prévu par la loi votée par le Parlement en décembre, a précisé l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), faisant apparemment référence aux données des caméras de surveillance. « Si les sanctions sont complètement levées d’ici à trois mois, ces informations seront communiquées à l’AIEA, sinon elles seront supprimées à jamais ».

« Une fois que tout le monde aura fait sa part et rempli ses obligations, alors il y aura [une reprise] des discussions », a encore répété dimanche Mohammad Javad Zarif. Depuis l’arrivée au pouvoir de Joe Biden, qui s’est dit prêt à revenir dans l’accord quitté en 2018 par Donald Trump, les Etats-Unis et Iran se renvoient la balle sur la question de savoir qui doit faire le premier pas.