« America is back »… Joe Biden proclame le « retour » de l’alliance transatlantique
GEOPOLITIQUE•Le président américain a participé au G7 virtuel, vendredi, puis à une réunion sur la sécurité avec Emmanuel Macron et Angela Merkel20 Minutes avec AFP
L’isolationnisme, c’est fini. Joe Biden a affirmé vendredi son engagement envers l’alliance transatlantique, en accusant Moscou d'« attaquer » les démocraties occidentales lors de son premier grand discours de politique étrangère devant ses partenaires européens. Angela Merkel s’est de son côté réjouie d’un « multilatéralisme renforcé », à l’issue du sommet virtuel du G7, le premier en présence du nouveau président américain.
En rupture avec son prédécesseur Donald Trump, Joe Biden a promis dès son arrivée au pouvoir le « retour » de l’Amérique sur la scène internationale. Soucieux de restaurer les relations transatlantiques, il a participé vendredi au G7 puis, par visioconférence aux côtés de la chancelière allemande et Emmanuel Macron, à la Conférence de Munich, une rencontre annuelle réunissant chefs d’État, diplomates, et spécialistes de la sécurité.
Alignement sur l’Iran
« Je vous parle aujourd’hui comme président des Etats-Unis, au tout début de mon administration, et j’envoie un message clair au monde : l’Amérique est de retour. L’alliance transatlantique est de retour », a déclaré le 46e président des Etats-Unis depuis la Maison Blanche. Le démocrate a d’autre part réaffirmé son engagement dans la lutte contre le changement climatique, une « crise existentielle mondiale », et appelé à lutter contre les « abus économiques de la Chine ».
Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a fait écho à ses préoccupations sur le rôle de Pékin : « La montée de la Chine est un sujet essentiel pour la communauté transatlantique, avec des conséquences potentielles sur notre sécurité, notre prospérité et notre façon de vivre », a-t-il averti dans son intervention à la Conférence de Munich.
Les Etats-Unis doivent répondre aux « activités déstabilisatrices » de l’Iran au Moyen-Orient, a en outre lancé Joe Biden, sans les détailler. Le président américain a confirmé dans ce même discours la volonté de Washington de relancer l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien en associant tous les pays signataires, y compris l’Iran.
Besoin d’une UE « forte »
S’adressant aux partenaires européens parfois malmenés par les Etats-Unis sous Donald Trump, son successeur a accusé la Russie d'« attaquer nos démocraties » et s’est dit déterminé à « regagner » la confiance de l’Europe. Le président russe Vladimir « Poutine cherche à affaiblir le projet européen et notre alliance de l’Otan », a-t-il accusé. « Il veut saboter l’unité transatlantique et notre détermination, parce qu’il est beaucoup plus facile pour le Kremlin d’intimider et de menacer des Etats seuls plutôt que de négocier avec une communauté transatlantique forte et unie », a-t-il ajouté. « Dans beaucoup trop d’endroits, y compris en Europe et aux Etats-Unis, l’avancée de la démocratie est attaquée », a mis en garde l’ancien vice-président de Barack Obama. « Nous sommes à un moment crucial ».
Face à l’avancée des populismes, « nous devons absolument démontrer que nos démocraties peuvent encore profiter à nos peuples », a-t-il insisté. Ce « retour » proclamé de l’Amérique au coeur des alliances internationales a été bien reçu par Angela Merkel. « Le multilatéralisme aura à nouveau plus de chances au sein du G7 », a estimé, lors d’une conférence de presse à l’issue de ce sommet des sept grandes puissances.