INVESTIGATIONSLe juge chargé de l’enquête sur l’explosion à Beyrouth récusé

Explosion à Beyrouth : Le juge chargé de l’enquête récusé

INVESTIGATIONSDeux anciens ministres inculpés ont déposé une requête pour demander à la justice libanaise de récuser le juge
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Ce sont deux anciens ministres inculpés qui en avaient fait la demande. Le juge d’instruction chargé de l’enquête sur l’explosion au port de Beyrouth a été récusé par la justice libanaise, ce jeudi, a indiqué une source judiciaire.

Plus de 200 personnes sont mortes, 6.500 ont été blessés et des quartiers entiers de la capitale ont été dévastés par l’explosion du 4 août, provoquée par une énorme quantité de nitrate d’ammonium stockée « sans mesure de précaution » de l’aveu même des autorités.

L’enquête suspendue deux mois

« La cour de cassation présidée par le juge Jamal al-Hajar a décidé de transférer l’enquête (…) des mains du juge d’instruction Fadi Sawan à un autre juge », a déclaré la source judiciaire s’exprimant sous le couvert de l’anonymat. Le nouveau juge n’a pas encore été désigné, a-t-elle précisé. En décembre, Fadi Sawan avait inculpé le Premier ministre démissionnaire Hassan Diab et trois anciens ministres, Ali Hassan Khalil, Ghazi Zaayter et Youssef Fenianos, provoquant une levée de boucliers au sein de la classe politique. Accusés de « négligence et d’avoir causé des centaines de décès », les responsables avaient refusé de se présenter aux convocations de Fadi Sawan.

Et peu après, Ali Hassan Khalil et Ghazi Zaayter, deux parlementaires, avaient présenté une demande de récusation de Fadi Sawan, qu’ils accusent d’avoir violé la Constitution et des dispositions sur leur immunité. L’enquête avait été suspendue deux mois, le temps que la cour de cassation se prononce sur cette requête. Plusieurs poids lourds de la vie politique avaient fustigé l’inculpation des ministres, notamment le Premier ministre désigné Saad Hariri ou encore l’influent mouvement chiite Hezbollah, estimant que toute inculpation de ministre ou parlementaire devait se faire à travers un vote du Parlement.