Procès en destitution de Donald Trump : L'ex-président refuse de témoigner de son plein gré
ETATS-UNIS•Le procureur démocrate veut entendre Donald Trump sous serment, mais même si les élus peuvent l’assigner à comparaître, un tel scénario semble peu probable à ce stadeP.B. avec AFP
Les démocrates mettent un coup de pression sur Donald Trump. L’élu Jamie Raskin, procureur en chef de la Chambre au procès de l’ex-président américain qui doit s’ouvrir au Sénat mardi, a demandé jeudi à l’ancien locataire de la Maison Blanche de « témoigner sous serment ». Une invitation aussitôt refusée par l’equipe de Donald Trump.
L’ancien « président ne témoignera pas dans une procédure contraire à la Constitution », a assuré à l’AFP Jason Miller. Dans le même temps, les avocats de Donald Trump ont dénoncé « un coup médiatique » des procureurs démocrates. Techniquement, les élus peuvent voter pour l’assigner à comparaître. Mais ils n’ont pas indiqué, pour l’instant, s’ils comptaient le faire.
Donald Trump est invité à s’expliquer sur « sa conduite le 6 janvier », jour de l’attaque du Capitole par ses partisans qui lui vaut d’être renvoyé en procès devant le Sénat après un impeachment (mise en accusation) voté à la Chambre pour « incitation à l’insurrection ». « Nous proposons que votre témoignage, qui comprendra bien sûr un contre-interrogatoire, ait lieu entre le lundi 8 et le jeudi 11 février », lui a écrit le membre de la Chambre des représentants. « Nous serons ravis de l’organiser à un horaire et dans un lieu qui conviennent à tous ».
Un témoignage peu probable
Lors de son premier procès, dans le cadre de son coup de téléphone controversé au président ukrainien, Donald Trump avait refusé de témoigner sur conseil de ses avocats. « Si vous déclinez cette invitation, nous nous réservons tous les droits, y compris celui d’arguer lors du procès que votre refus de témoigner pèse lourdement contre vous », précise Raskin dans sa lettre.
Un vote des élus sur une assignation à comparaître (subpoena) pourrait en théorie forcer la main de l’ancien président, mais il pourrait la contester en justice. Face à ce risque, les démocrates y avaient renoncé l’an dernier. Même s’il acceptait de témoigner, Donald Trump pourrait invoquer le 5e amendement et refuser de répondre à une question pour éviter de s’incriminer.
Quoi qu’il arrive, même si les démocrates ont repris le contrôle du Sénat, il leur sera difficile de rallier suffisamment de républicains pour atteindre le seuil de 67 sénateurs sur 100 nécessaire pour un verdict de culpabilité. Donald Trump devrait donc échapper à une destitution, et surtout à un possible second vote pour le rendre inéligible.