La théorie d’une fuite du virus d’un laboratoire chinois jugée peu crédible

Coronavirus : La théorie d’une fuite d’un laboratoire chinois jugée peu crédible par l’OMS

ORIGINEL’équipe de l’OMS s’est rendue à l’Institut de virologie de Wuhan, accusé par certains, dont Donald Trump, d’avoir laissé s’échapper le virus
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Arrivés il y a quelques semaines à Wuhan, en Chine, pour enquêter sur l’origine de l’épidémie de coronavirus, les experts de l’OMS ont écarté la thèse de la fuite de laboratoire, ce jeudi, le chef du groupe estimant que c’était un « excellent scénario » de film.

Une dizaine de chercheurs de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sont arrivés le mois dernier en Chine pour enquêter sur l’apparition du Covid-19.

Le laboratoire P4 au cœur de l’enquête

L’équipe s’est rendue mercredi à l’Institut de virologie de Wuhan – dans le centre de la Chine –, accusé, notamment par l’ancien président américain Donald Trump, d’avoir laissé s’échapper le virus d’un de ses laboratoires, accidentellement ou non. Il s’agit jusqu’à présent du site le plus controversé visité par la délégation. « Si nous commençons à suivre et à chasser les fantômes ici et là, nous n’irons jamais nulle part », a estimé Peter Ben Embarek, le chef des experts.

Toutefois, la visite de l’Institut a été « une étape importante [pour] comprendre d’où viennent ces histoires », selon ce spécialiste de la sécurité alimentaire, en poste à Pékin pour l’OMS au début des années 2010. L’Institut de virologie de Wuhan dispose depuis 2012 d’un laboratoire de haute sécurité P3 (pour « pathogène de classe 3 ») qui étudie de nombreux virus, notamment les coronavirus. L’établissement possède également un P4 (pour les pathogènes encore plus dangereux). Un laboratoire à la sécurité davantage encore renforcée, qui peut héberger des souches comme Ebola, et que l’OMS a pu visiter.

Pas de réponse sur l’origine du virus à la fin de la mission

Peter Ben Embarek affirme avoir eu avec ses interlocuteurs chinois des « discussions très franches », utiles « pour comprendre » leur position sur « un certain nombre d’affirmations vues et lues dans les médias ». Avant de rendre son tablier de chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo avait de nouveau pointé du doigt à la mi-janvier l’Institut. Aucune preuve ne vient cependant jusqu’ici accréditer cette hypothèse.

Toutes ces conjectures feraient d'« excellents scénarios pour des films et des séries », estime le chef des experts de l’OMS, promettant cependant de « suivre la science et les faits » pour tirer une conclusion définitive sur l’origine de la pandémie. La délégation doit achever sa mission à Wuhan la semaine prochaine, selon Peter Ben Embarek. « On n’aura pas de réponses complètes sur l’origine du virus, mais ce sera un bon premier pas », prévient-il.