Italie : Mario Draghi tout proche du poste de chef du gouvernement
TRACTATIONS•Le président de la République, Sergio Mattarella, a convoqué à Rome ce mercredi à midi l’ex-chef de la Banque centrale européenne20 Minutes avec AFP
Giuseppe Conte ne semble pas avoir réussi son pari de se succéder à lui-même. Attendu ce mercredi à Rome, l’Italien Mario Draghi, ex-chef de la Banque centrale européenne, devrait être appelé à former un gouvernement. Giuseppe Conte n’a en effet pas pu ressouder sa coalition en pleine crise économique et sanitaire. Le président de la République Sergio Mattarella, qui a un rôle d’arbitre en cas de crise politique, a donc convoqué Mario Draghi ce mercredi midi au Palais du Quirinal.
Sergio Mattarella s’est prononcé mardi soir pour un gouvernement de « haut niveau » à même « d’affronter les graves crises actuelles : sanitaire, sociale, économique », une définition correspondant parfaitement à celui qui est crédité d’avoir sauvé la zone euro en 2012 en pleine crise de la dette. Tout en lançant un appel à tous les partis politiques pour qu’ils soutiennent ce gouvernement, il a également exclu la tenue d’élections anticipées en pleine pandémie.
Matteo Renzi satisfait
Ces déclarations sont intervenues juste après l’annonce que les consultations en vue de la reconduction de la coalition sortante menée par Conte, composée du Parti démocrate (PD), du Mouvement 5 Etoiles et du petit parti Italia Viva de Matteo Renzi, avaient échoué. Pour Lorenzo Castellani, professeur en Sciences politiques à l’université romaine Luiss, un gouvernement Draghi serait par contre soutenu « par Berlusconi, Renzi, le PD, les 5 Etoiles ». Matteo Renzi s’est d’ailleurs empressé de saluer « les paroles sages du président de la République : encore une fois nous nous reconnaissons dans sa conduite et nous agirons en conséquence ». Le chef du PD, Nicola Zingaretti, s’est dit pour sa part « ouvert au dialogue pour le bien du pays ».
Mario Draghi, un homme affable de 73 ans réputé pour sa discrétion, son sérieux et sa détermination est « une personne extrêmement bien préparée et déterminée », a commenté Giuliano Noci, professeur de stratégie à l’école de commerce de Polytechnique à Milan. « Il serait certainement en mesure de sortir l’Italie de la crise, avec le soutien du pays et du Parlement ».