TEMOIGNAGELa députée Alexandria Ocasio-Cortez raconte les violences au Capitole

Violences à Washington : La députée Alexandria Ocasio-Cortez raconte l'attaque du Capitole

TEMOIGNAGERévélant également être une survivante d’agression sexuelle dans le passé, « AOC » a comparé les injonctions à « passer à autre chose » après le Capitole à l’argumentaire des auteurs de violences sexuelles
Violences à Washington : La députée Alexandria Ocasio-Cortez raconte l'attaque du Capitole
Manon Aublanc

Manon Aublanc

Un mois après l’envahissement du Capitole par des militants pro-Trump, le 6 janvier dernier, la députée Alexandria Ocasio-Cortez a raconté, dans un live de plus d’une heure sur son compte Instagram, les violences durant l’assaut, révélant également avoir été agressée sexuellement dans le passé.

« J’ai vécu un épisode assez traumatisant et à un moment, j’ai vraiment cru que j’allais mourir », avait-elle déjà confié, la semaine suivant les événements de Washington. La représentante du 14e district de New York raconte s’être d’abord cachée dans les toilettes. A ce moment-là, un homme a frappé à la porte, criant « Où est-elle ? Où est-elle ? » « C’est le moment où j’ai pensé que tout était fini (…) Je pensais que j’allais mourir », explique-t-elle, au bord de larmes. L’élue ne savait pas si l’homme, un policier qui ne s’était pas identifié comme tel, était là pour « nous aider ou nous blesser ».

« Je n’ai jamais été aussi calme de toute ma vie. J’ai retenu mon souffle. […] J’ai cru à ce moment-là que j’allais mourir », poursuit-elle, avant d’ajouter : « Il me regardait avec énormément de colère et d’hostilité. »

« J’ai survécu à une agression sexuelle »

Le policier lui a alors demandé de « descendre » et de se rendre dans un autre bâtiment. Alexandria Ocasio-Cortez et l’un de ses collaborateurs se réfugient finalement dans le bureau d’une autre élue démocrate au Congrès, Katie Porter. Elle raconte qu’elles ont cherché des vêtements plus amples pour pouvoir courir, si besoin. L’élue ajoute qu’elles sont restées près de cinq heures cachés dans ce bureau.

Et si la députée, surnommée « AOC », raconte la scène au bord des larmes, c’est parce qu’il a ravivé de nombreux souvenirs. « La raison pour laquelle je suis émue, c’est parce que ces gens qui nous disent de passer à autre chose, que ce n’est pas grave, que nous devrions oublier ce qu'il s’est passé, ou même nous excuser, ils utilisent les mêmes tactiques que les agresseurs sexuels. Et je suis une survivante d’agression sexuelle, je n’ai pas dit cela à beaucoup de gens dans ma vie », a-t-elle raconté, très émue. « Les traumatismes s’accumulent les uns par dessus les autres, ils s'entrechoquent », a-t-elle ajouté.

« En tant que survivante, je lutte avec l’idée d’être crue », a-t-elle ajouté, sans fournir de détails ni de date à propos de l’agression subie dans le passé. Accusant les conservateurs qui s’opposent à la destitution de Donald Trump d’encourager la violence qui a conduit à cette attaque sanglante, l’icône de la gauche progressiste américaine les a comparés à des « auteurs de sévices ». L’intervention de la députée, avec plus de 350.000 vues, a été saluée pour son courage et son honnêteté.