Italie : Giuseppe Conte va démissionner du poste de Premier ministre pour tenter de mieux revenir
PARI•Le Premier ministre était en sursis depuis le départ du parti de Matteo Renzi de sa coalition le 13 janvier20 Minutes avec AFP
La crise politique en Italie aura eu raison, au moins temporairement, du gouvernement de Giuseppe Conte. Le Premier ministre italien, en quête d’une nouvelle majorité depuis la défection d’un parti pivot pour sa coalition, va démissionner ce mardi.
Il a pour cela convoqué un Conseil des ministres mardi à 9 heures, destiné à « informer les ministres de son intention de se rendre au Quirinale [siège de la présidence de la République] pour démissionner », indique un communiqué de ses services.
Un troisième mandat espéré
Conte espère toutefois obtenir un mandat du président Sergio Matterella pour tenter de former un nouveau gouvernement, le troisième depuis 2018, et mettre en œuvre un plan de plus de 200 milliards d’euros censé relancer la troisième économie de la zone euro, refroidi par la pandémie qui a fait plus de 85.000 morts dans le pays. La crise politique a été déclenchée par l’ex-Premier ministre Matteo Renzi (2014-2016), qui a retiré son petit parti Italia Viva (IV) de la coalition au pouvoir le 13 janvier, après des semaines de critiques sur la gestion de la crise sanitaire et les plans de dépenses économiques.
Pour pouvoir rester au pouvoir et éviter la démission, le Premier ministre a dû se présenter devant le Parlement la semaine dernière pour un vote de confiance des deux chambres. Facile à la chambre basse, le vote au Sénat a été remporté de justesse, avec seulement une majorité relative après le retrait des sénateurs d’IV. Giuseppe Conte menait depuis des tractations tendues en coulisses dans l’espoir de s’assurer le ralliement de parlementaires indépendants ou dissidents qui lui auraient éventuellement permis de rester aux commandes en remaniant son équipe. Sans succès.
Ses soutiens s’affichent
Dos au mur, il n’avait donc plus d’autre choix que de remettre son mandat en jeu, tout en espérant néanmoins conserver la confiance du président. D’autant que son ministre de la Justice doit présenter cette semaine au Sénat une réforme quasiment assurée d’être retoquée, un revers qui aurait mis son gouvernement en minorité et l’aurait de toute façon contraint à se démettre.
Le Premier ministre voit déjà ses soutiens s’afficher. Le secrétaire général du Parti démocrate (centre-gauche), Nicola Zingaretti, a fait savoir lundi soir que ses troupes soutiennent la formation d’un nouveau gouvernement avec le Premier ministre sortant. « Nous devons tous nous rassembler autour de Giuseppe Conte », a pour sa part affirmé le ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio du Mouvement 5 Etoiles.
Mais même avec le soutien de ses deux partis, s’il obtenait un mandat de la présidence pour essayer de recomposer un gouvernement, Giuseppe Conte devra chercher à élargir sa majorité. « Il est encore trop tôt pour dire s’il réussira », a prévenu Wolfgango Piccoli, du cabinet d’études Teneo.