Premier tour de la présidentielle au Portugal ce dimanche

Portugal : Premier tour de la présidentielle ce dimanche au plus fort de l’épidémie de coronavirus

SCRUTINLes sondages annonçant la réélection de l’actuel chef de l’Etat dès le premier tour, la question est plutôt de savoir combien va faire le candidat d’extrême droite
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

C’est une élection qui va se tenir dans le contexte particulier d’un strict confinement. Les Portugais sont appelés dimanche à élire leur président pour un mandat de cinq ans, un scrutin qui devrait sceller la reconduction du candidat sortant, le conservateur modéré Marcelo Rebelo de Sousa.

Comme tous les sondages prévoient la réélection de l’actuel chef de l’Etat dès le premier tour, le suspense porte sur le score du candidat d’extrême droite André Ventura, qui pourrait créer la surprise en arrivant deuxième, devant l’ex-eurodéputée socialiste Ana Gomes.

Record de contaminations

Le taux de participation des 10,8 millions d’électeurs inscrits est l’autre enjeu majeur du scrutin, puisque les bureaux de vote ouvriront à 8 heures du matin dans un pays soumis depuis dix jours à un deuxième confinement général. Le gouvernement a dû se résoudre à prendre cette mesure alors que de nouveaux records quotidiens de contaminations et de décès ont encore été battus samedi, portant le bilan total depuis le début de la pandémie au-delà du seuil des 10.000 morts. Surtout, avec plus 80.000 contagions au cours de la semaine écoulée, le Portugal occupe le premier rang mondial en nombre de nouveaux cas par rapport à sa population, dépassé seulement par Gibraltar.

Dans son dernier discours de campagne, le président sortant a appelé les électeurs à voter pour lui afin d’éviter un second tour, prévu le 14 février, et ainsi « épargner aux Portugais le prolongement de l’élection pendant trois semaines cruciales » pour freiner l’épidémie.

Les socialistes sans candidat officiel

De fait, candidats et observateurs redoutent que le contexte sanitaire, venu s’ajouter à l’issue prévisible du scrutin, provoque une très faible mobilisation, qui risque à son tour de brouiller les prévisions des sondages. Dans les dernières enquêtes, Marcelo Rebelo de Sousa était crédité d’au moins 58 % des intentions de vote, contre près de 15 % pour la socialiste Ana Gomes et un peu plus de 10 % pour le populiste de droite André Ventura.

Resté très populaire depuis son élection, l’actuel chef de l’Etat a cohabité sans accroc majeur avec les socialistes du Premier ministre Antonio Costa qui, pour s’éviter une défaite assurée, n’ont présenté aucune candidature. Le chef du gouvernement a même refusé de soutenir Ana Gomes, une diplomate âgée de 66 ans, devenue une éminente militante anticorruption et qui s’est posée en rempart contre la montée de l’extrême droite.

« Ecraser la gauche »

André Ventura, lui, a dit vouloir « écraser la gauche », qui compte trois des sept candidats, et espère ainsi confirmer la progression du populisme de droite dans un pays qui, jusqu’ici, faisait figure d’exception. Avec un score de 1,3 % et 70.000 voix aux législatives de 2019, ce juriste de 38 ans est devenu le député unique du parti antisystème « Chega » («ça suffit »), qu’il a lui-même fondé après avoir milité au sein de la principale formation de centre droit portugaise, comme le président sortant.