Etats-Unis : Accusée de censure, l’application WeChat poursuivie en Californie
JUSTICE•L’ONG Citizen Power Initiatives for China accuse Tencent, propriétaire de l’application, de censure et de surveillance au profit de la Chine20 Minutes avec AFP
WeChat est dans le viseur de Citizen Power Initiatives for China, une association américaine qui milite pour la démocratie en Chine. Cette ONG et six citoyens californiens ont déposé plainte mercredi contre le géant technologique chinois Tencent. Ils accusent son application WeChat de censure et de surveillance, soit les mêmes arguments que le désormais ancien président Donald Trump, qui n’a pas réussi à la faire bannir aux Etats-Unis.
Les plaignants assurent que le réseau social partage les données et communications des utilisateurs avec l’Etat chinois et s’en sert « pour améliorer les algorithmes de censure et de surveillance de Tencent », d’après les documents juridiques déposés dans une cour californienne.
Le droit à la confidentialité
Les « pratiques et règles problématiques » de Tencent « nuisent de diverses façons aux utilisateurs californiens de WeChat, y compris en termes de pertes financières, de traumatismes émotionnels et de stress psychologique », déclarent les plaignants. Selon les six citoyens anonymes et l’ONG, les pratiques de Tencent enfreignent, entre autres, le droit à la confidentialité des données et la liberté d’expression des utilisateurs californiens de WeChat. Ils demandent donc au juge de déclarer que les activités de Tencent sont illégales en Californie et de condamner l’entreprise à verser des dommages-intérêts.
Donald Trump a signé durant l'été 2020 des décrets contre le réseau social TikTok et contre WeChat, mais les recours en justice ont empêché leur entrée en vigueur et les procédures d’appel du gouvernement n’ont pas abouti à ce stade. A 15 jours de la fin de son mandat il a signé un nouveau décret visant à interdire d’ici 45 jours toute transaction avec huit services de paiement ou de bureautique chinois, dont WeChat Pay et Alipay. Son administration envisageait aussi d’interdire aux Américains d’investir dans Alibaba et Tencent.