DIPLOMATIEMacron et Erdogan s'écrivent pour apaiser les tensions

Emmanuel Macron et Tayyip Erdogan s'écrivent pour apaiser les tensions

DIPLOMATIEDans un échange épistolaire aux accents de "Cher Tayyip", les présidents turc et français tentent de dénouer leurs tensions
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Les présidents français Emmanuel Macron et turc Recep Tayyip Erdogan sont convenus, dans un échange épistolaire, de reprendre le dialogue afin de surmonter les vives tensions entre les deux pays. Cité vendredi par plusieurs journaux, le ministre turc Mevlüt Cavusoglu a déclaré que le président turc avait pris l’initiative d’écrire le premier à Emmanuel Macron afin de lui souhaiter une bonne année et de lui présenter ses condoléances après plusieurs attentats ayant visé la France l’automne dernier.

« Cette semaine, nous avons reçu la réponse de Macron (…) C’est une lettre très positive dans laquelle il dit vouloir s’entretenir avec notre président et qui d’ailleurs débute en turc par "Cher Tayyip" », a poursuivi le ministre. Selon lui, les deux dirigeants devraient avoir prochainement un entretien téléphonique ou par visioconférence, avant une éventuelle rencontre physique.

Paris attend « des gestes tangibles » d’Ankara

Ankara et Paris ont en outre décidé d’approfondir les échanges dans certains domaines comme la lutte antiterroriste ou encore la Syrie et la Libye, deux dossiers sur lesquels la Turquie et la France ont d’importantes divergences, d’après M. Cavusoglu.

Contactée par l’AFP, la présidence française a confirmé l’échange, sans toutefois donner d’indications sur le contenu des lettres. « Il faut maintenant des gestes tangibles » d’Ankara, a indiqué l’Elysée.

« Problème pour la France »

Tendues depuis plusieurs années, les relations entre la Turquie et la France se sont brutalement dégradées ces derniers mois, le président turc allant jusqu’à accuser son homologue français d'« islamophobie » et mettre en cause sa « santé mentale ». Le mois dernier, Erdogan a qualifié Macron de « problème pour la France », appelant le pays à « se débarrasser » de lui.

Le revirement de Tayyip Erdogan intervient alors que la Turquie tente d’apaiser ses relations avec l’Europe, en raison de difficultés économiques et avant la prise de fonction du président élu Joe Biden, qui risque d’être moins conciliant avec Ankara que Donald Trump.