Madagascar: le maire de la capitale se proclame en charge des affaires du pays
POLITIQUE•Le présidence n'avait pas encore réagi à ces déclarations qui interviennent après plusieurs rassemblements de masse en plein coeur de la capitale...Avec agence
Le maire de la capitale malgache Andry Rajoelina s'est proclamé, ce samedi devant quelques dizaines de milliers de partisans, en charge des affaires du pays, en remplacement du président Marc Ravalomanana dont il entend obtenir la destitution devant le Parlement.
«Puisque le Président et le gouvernement n'ont pas pris leurs responsabilités, je proclame que je vais gérer toutes les affaires nationales à partir d'aujourd'hui», a lancé Andry Rajoelina, 34 ans, depuis la place du 13 mai, lieu historique de la contestation malgache situé au coeur d'Antananarivo.
«A présent, je vais donner les ordres»
«Nous sommes en train de mettre en place le gouvernement de transition et c'est moi qui vais gérer le gouvernement», a-t-il ajouté, avant de lancer un appel solennel à différents organismes publics. «Je fais appel à la banque centrale pour qu'elle ne délivre plus d'argent au gouvernement. Je demande à tous les ministères de fermer à partir de lundi. J'appelle les forces de l'ordre à nous rejoindre. A présent, je vais donner les ordres», a-t-il lancé sous les acclamations d'une foule disciplinée.
Le présidence n'avait pas, ce samedi en début d'après-midi, réagi à ces déclarations qui interviennent après plusieurs rassemblements de masse en plein coeur de la capitale et la mort d'au moins 68 personnes, selon la gendarmerie, en début de semaine à la faveur de pillages.
Les Malgaches touchés par la hausse des prix alimentaires
A peine connu lorsqu'il s'est lancé à la conquête de la mairie d'Antananarivo il y un peu plus d'un an, celui que l'on appelle «Andry TGV» pour son caractère fonceur s'est imposé depuis son élection le 12 décembre 2007 comme le principal opposant à Marc Ravalomanana, au pouvoir depuis 2002.
Il a su capitaliser sur son nom les frustrations des Malgaches durement touchés par la hausse mondiale des prix alimentaires et leur ressentiment face à ce qu'ils considèrent comme des privations de la liberté d'expression, autant de sujets sur lesquels les partis d'opposition, en partie décrédibilisés, n'ont pas réussi à se faire entendre.