Au moins 68 morts à la suite des émeutes à Madagascar
VIOLENCES•Un couvre-feu aurait été déclaré dans les régions à risques pour éviter de nouveaux débordements...MD avec agence
Le bilan s'alourdit. Au moins 68 personnes sont mortes à Madagascar depuis lundi lors d'émeutes et de pillages liées aux manifestations appelées par le maire de la capitale contre le régime, a indiqué un haut responsable de la gendarmerie malgache. Mais à Paris, sur la chaîne de télévision LCI, le secrétaire d'Etat français à la Coopération et à la Francophonie, Alain Joyandet, a fait état de 80 morts. «La situation est très préoccupante», a-t-il déclaré.
La majorité des victimes décédées dans la nuit de lundi à mardi
Le haut responsable de la gendarmerie malgache a toutefois indiqué que le calme était revenu mercredi soir. Selon lui, la majorité des victimes est morte lundi et dans la nuit de lundi à mardi. Selon son décompte, dans la capitale, 42 personnes ont péri, dont 30 (contre 25 annoncé précédemment) dans l'incendie d'un centre d'achats dont la toiture s'est effondrée sur des pillards.
A Toliara, sur la côte sud-ouest de l'île, les forces de l'ordre ont recensé 16 morts, dont 11 victimes d'une «électrocution», indique ce haut responsable qui n'a pas fourni de précision sur les causes de cette électrocution. Des troubles ont également fait quatre morts à Antsirabe, deux à Fianarantsoa dans le centre, deux à Toamasina sur la côte est, un à Sambava sur la côte nord-est et un à Mahajanga sur la côte ouest. «Il y a un couvre-feu dans toutes les régions soi-disant chaudes», a-t-il indiqué sans les nommer. Cette mesure a été décrétée par les autorités locales, selon lui.
20.000 Français sur l'île
Alain Joyandet a affirmé que «tout était possible dans ce genre de situation car il y a beaucoup de manifestants, plusieurs de dizaines de milliers», en se disant «préoccupé» notamment pour la sécurité des quelque 20.000 Français installés dans cette ancienne colonie française.
Le président Ravalomanana a accusé mercredi le maire de la capitale d'être «l'initiateur des troubles», en ayant visité les locaux de la radio nationale malgache, incendiés par des émeutiers lundi. Les deux hommes entretiennent des rapports tendus depuis l'élection du maire en décembre 2007 comme candidat indépendant.