Brexit : Passeport, permis, téléphone... Ce qui va changer au 1er janvier pour nous, citoyens européens
RECAP'•On vous explique les principaux changements qui entrent en vigueur ce vendrediManon Aublanc
L'essentiel
- Le 24 décembre, le Royaume-Uni et l’Union européenne ont trouvé un accord post-Brexit, évitant de justesse un « no deal » aux conséquences dramatiques.
- A partir du 1er janvier 2021, soit vendredi, le Royaume-Uni sortira du marché commun, entraînant de nombreux changements, notamment dans les relations commerciales.
- Et pour nous, citoyens européens, qu’est-ce que ça change ? « 20 Minutes » fait le point sur les questions pratiques que vous vous posez.
Le moment est enfin arrivé. Plus de quatre ans après le référendum britannique et après des mois de négociations, l’Union européenne et le Royaume-Uni ont trouvé un accord, in extremis, la semaine dernière. Les nouvelles règles encadrant la relation post-Brexit entre Londres et Bruxelles doivent entrer en vigueur le 1er janvier.
Si on a beaucoup entendu parler de la pêche, du commerce ou de la manière de régler les futurs conflits, le Brexit va entraîner une série de changements concrets pour les Français et les Britanniques. Pourra-t-on aller au Royaume-Uni avec son passeport ? Quid des expatriés ? Faudra-t-il un permis international pour conduire ? 20 Minutes fait le point sur ce qui va changer concrètement dès vendredi pour vous, citoyens européens.
- Quel document dois-je présenter pour passer la frontière franco-britannique ?
Fini la carte d’identité à l’embarquement de l’Eurostar d’ici à quelques mois. Jusqu’au 1er octobre 2021, vous pourrez continuer à voyager muni de cette même carte nationale d’identité ou de votre passeport en cours de validité, mais passée cette date, les Français devront obligatoirement présenter un passeport pour passer la frontière, explique le gouvernement sur le portail dédié au Brexit.
Pour les visas, en tant que citoyen français, vous n’en aurez pas besoin pour une visite au Royaume-Uni, si sa durée n’excède pas six mois. Ce sera aussi le cas pour les visites professionnelles, les formations, les conférences, les séminaires et les workshops de courte durée. A l’inverse, si vous vous rendez au Royaume-Uni pour exercer une activité professionnelle ou pour un séjour de plus de six mois, un titre de séjour sera obligatoire.
Les Britanniques, eux, devront se munir d’un passeport en cours de validité, mais également d’une attestation d’assurance santé prouvant que l’ensemble des dépenses médicales sont couvertes pendant le séjour.
- Pourrais-je conduire au Royaume-Uni avec mon permis français ?
Un flou persiste sur cette question. Selon le site du gouvernement, le permis français devrait continuer à être reconnu au Royaume-Uni après le 1er janvier. Ce point étant « toujours en négociation », les autorités recommandent de se doter d’un permis de conduire international à partir du 1er janvier 2021.
- En tant qu’expatrié français, puis-je rester au Royaume-Uni ?
Si vous êtes Français ou Européen et que vous vous êtes installé au Royaume-Uni avant le 31 décembre 2020, un dispositif spécial a été mis en place pour vous aider à obtenir votre statut de résident. A partir du 1er janvier, c’est un système à points basé sur plusieurs critères qui décidera si vous pouvez rester ou non : âge, niveau de langue anglaise, niveau d’études… Pour obtenir un visa valable cinq ans, vous devrez avoir une proposition d’emploi par une entreprise autorisée par le Ministère de l’Intérieur britannique avec un salaire à plus de 26.500 livres (22.930 euros) par an.
- Je suis étudiant européen, puis-je aller au Royaume-Uni ?
Oui, mais sous certaines conditions. Avec le Brexit, le Royaume-Uni a décidé de quitter le programme d’échange universitaire Erasmus. Une mauvaise nouvelle pour les 32.000 étudiants européens qui allaient étudier de l’autre côté de la Manche chaque année. Pour les étudiants qui ont déjà commencé leur cursus dans un établissement britannique, vous pourrez continuer à suivre vos cours en obtenant un statut particulier, appelé « pre-settled » ou « settlement scheme for EU citizens ».
Pour ceux qui souhaitent démarrer leur échange au Royaume-Uni après le 1er janvier, ça se complique. Il faudra obtenir un visa étudiant (à 390 euros pour une période supérieure à 6 mois, 557 euros pour bénéficier du service de santé publique) sous certaines conditions : être accepté dans un établissement, parler, lire et comprendre l’anglais, et être capable de financer son séjour.
- Mon forfait téléphonique marchera-t-il au Royaume-Uni ?
Depuis 2017, les ressortissants européens peuvent utiliser leur forfait mobile et Internet dans un autre pays de l’UE sans être surtaxés. Mais qu’en est-il avec le Brexit ? « Orange et Bouygues Telecom ont fait savoir au Figaro qu’ils maintiendront leurs tarifs commerciaux actuels. Sur son site, Free a maintenu la Grande-Bretagne dans la liste des pays sans surcoût », expliquent nos confrères du Figaro. Concernant SFR, l’opérateur mobile n’a pas encore communiqué sa nouvelle politique tarifaire.
De l’autre côté de la Manche, l’accord post-Brexit permet aux opérateurs britanniques d’appliquer des frais d’itinérance s’ils le souhaitent. Mais selon la BBC, les quatre principaux opérateurs au Royaume-Uni n’auraient ne pas avoir l’intention de réintroduire des frais d’itinérance. Avant de partir à l’étranger, on ne saurait que vous conseiller de contacter votre opérateur pour éviter les mauvaises surprises au retour.
- Ai-je le droit d’emmener mon animal de compagnie outre-Manche ?
Si vous souhaitez emmener votre animal de compagnie en Grande-Bretagne, pas de changement dans l’immédiat. Comme actuellement, il doit obligatoirement être pucé, vacciné contre la rage et muni d’un passeport pour animaux de compagnie. Attention, pour les chiens entrants en Irlande ou au Royaume-Uni, ils doivent être âgés d’au moins 3 mois et avoir reçu, entre 24 et 120 heures avant l’arrivée, un traitement contre les vers parasites (Echinococcus) consigné sur le passeport par le vétérinaire qui l’a administré.
Pour les animaux britanniques à destination de l’UE, c’est plus compliqué. Ils devront désormais être accompagnés d’un certificat sanitaire pour entrer dans l’Union européenne. Ce certificat de bonne santé est valable quatre mois auprès d’un vétérinaire, et doit être réalisé au plus tôt dix jours avant le voyage. Les animaux ne pourront pénétrer dans l’UE que via un des points d’entrée désignés pour permettre le contrôle des documents. Comme les animaux européens, ils devront être dotés d’une puce électronique, vaccinés contre la rage et, pour pénétrer dans certains pays, être traités contre les vers.