Madagascar: 34 morts depuis lundi, une nouvelle manifestation prévue
VIOLENCE•Aucune discussion entre le maire de la capitale, opposant au régime, et le Président n'a eu lieu...MD avec agence
Pas de répit pour le président malgache. Alors que la capitale a été secouée par des violents heurts lundi, un nouvel appel à manifester a été lancé ce mercredi. Plusieurs milliers de partisans du maire d'Antananarivo, fervent opposant au régime, s'étaient réunis dans le calme sur la place du 13 mai, en plein coeur de la capitale malgache. Le bras de fer entre le maire, Andry Rajoelina, et le chef de l'Etat s'est nettement durci depuis la fermeture par le gouvernement le 13 décembre 2008 de la télévision privée du maire, après la diffusion par cette chaîne d'une interview de l'ex-président en exil Didier Ratsiraka.
Le rassemblement de mercredi a été placé sous le signe du recueillement après que 34 personnes ont trouvé la mort depuis lundi lors d'émeutes dans la capitale. Elles ont eu lieu en marge d'un grand rassemblement organisé par le maire et dirigé contre le président malgache Marc Ravalomanana. Vingt-cinq personnes ont péri brûlées dans l'incendie d'une galerie marchande dans le centre-ville.
Bernard Kouchner appelle à la retenue
Le Président a accusé le maire d'être «l'initiateur des troubles». «La priorité pour moi actuellement, c'est de réhabiliter tout ce qui a été détruit», a déclaré le chef de l'Etat. Interrogé sur l'absence d'intervention des forces de l'ordre lundi contre les émeutiers et les pillards, Marc Ravalomanana a répondu: «C'est moi qui ai donné l'ordre aux militaires de ne pas intervenir. Il faut bien gérer la crise, sinon cela aurait été un bain de sang.»
De son côté, l'opposition dénonce les accords avantageux accordés récemment par le gouvernement à des sociétés étrangères, notamment dans le secteur minier. Un adjoint du maire a précisé qu'il n'y avait pour le moment pas de discussions directes avec le président Ravalomanana, estimant que ce dernier était «désavoué nationalement». Mardi soir, le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, préoccupé «face aux actes de violence» à Antananarivo, a encouragé les Malgaches «à la retenue et au dialogue».