États-Unis : Le statut d’espèce protégée octroyé à certains loups sera levé en janvier, et l’inquiétude grandit
BIODIVERSITÉ•En octobre, il avait été décidé que les loups gris allaient perdre ce statut mis en place dans les années 1970, après leur quasi-extinction20 Minutes avec agences
Rois du travail d’équipe, connus pour défendre leur famille et leur territoire âprement, les loups sont pour certains l’une des espèces animales au comportement social le plus similaire à celui des humains. Mais ces canidés, symboles de liberté dans l’imaginaire américain, pourraient bientôt être en péril.
En cause : la décision en octobre de l’administration Trump de retirer aux loups gris leur statut d’espèce protégée, mis en place dans les années 1970 après leur quasi-extinction aux États-Unis. « Les loups ne sont actuellement rétablis que dans environ 10 % de leur territoire historique », explique la directrice du Centre de conservation du loup, situé dans l’État de New York.
Craintes sur cette nouvelle mesure
L’assouplissement des mesures de protection de cette espèce dans certains États a par le passé mené à l’envol de la chasse et des pièges, rappelle la responsable. Les défenseurs de l’environnement craignent donc pour la sécurité des quelque 6.000 loups disséminés à travers les États-Unis continentaux, lorsque la nouvelle réglementation entrera en vigueur en janvier.
L’organisation héberge 40 loups d’espèces cousines extrêmement menacées, notamment des loups mexicains, dont à peine 200 animaux demeurent en liberté, ainsi que des loups rouges, en danger critique d’extinction, avec une vingtaine d’individus seulement subsistant encore dans la nature. En temps normal, le retrait de la liste des espèces protégées est le signe d’une réintroduction réussie.
La chasse était interdite depuis 2014
Pourtant dans ce cas, des experts indépendants mandatés par le gouvernement ont mis en cause les raisons scientifiques de cette décision, et les écologistes ont dénoncé un cadeau fait aux chasseurs et aux éleveurs. Dans le Minnesota, le Michigan et le Wisconsin, la chasse, qui était interdite depuis 2014, pourra reprendre, et des centaines de loups pourraient être tués chaque année, a estimé une association.
Près de 250.000 loups vivaient aux États-Unis avant que les colons européens ne débarquent au XVIe siècle, et avec eux une véritable campagne d’extermination. Des études sont notamment venues confirmer le rôle crucial de ces canidés dans le contrôle de la taille des troupeaux de wapitis, qui peuvent brouter trop d’herbe, permettant ainsi d’éviter la destruction de l’habitat.
Réintroduire le loup en habitat naturel
Les loups gris ont regagné un peu de terrain grâce à des programmes à l’image de celui à Yellowstone, mais les loups mexicains et rouges sont dans une position beaucoup plus précaire. Le Centre de conservation du loup participe ainsi à un programme gouvernemental d’élevage pour garantir la survie de ces deux sous-espèces.
Il y a quelques semaines, l’organisation a envoyé deux loups rouges, tous deux nés en 2018, dans le Tennessee et le Minnesota pour qu’ils s’accouplent avec des partenaires potentiels. L’objectif est de restaurer la diversité génétique qui a été perdue lorsque l’espèce a disparu de son habitat naturel en 1980, et finir par réintroduire de jeunes louveteaux dans des meutes sauvages.