Irak : L’ambassade américaine à Bagdad visée par des tirs de roquettes
TENSIONS•Le Hezbollah a condamné ces attaques. L’Iran chercherait ainsi à calmer le jeu avant le départ de Donald Trump de la Maison-Blanche20 Minutes avec AFP
Les tensions sont très fortes en Irak à l’approche du premier anniversaire de l’attaque de drone américain, le 3 janvier, ayant tué le puissant général iranien Qassem Soleimani. Une salve de roquettes a explosé dimanche près de l’ambassade américaine à Bagdad. D’après un communiqué des forces de sécurité irakiennes, l’attaque a causé des dégâts matériels mais n’a fait aucune victime.
Au moins cinq explosions, suivies de sifflements, ont été entendues par des journalistes de l’AFP dans l’est de Bagdad. Peu après, une série de tirs rapides assourdissants ont été entendus par les journalistes qui ont vu des fumées de fusées rouges dans le ciel nocturne, indiquant que le système de défense antiroquettes C-RAM de l’ambassade avait été activé.
La maison d’un député touchée
Au moins trois roquettes ont atterri près de la mission diplomatique américaine dans la Zone verte sous haute sécurité, tandis que deux autres ont touché des quartiers résidentiels distincts, a indiqué une source de sécurité. Un député a ainsi affirmé que sa maison avait été touchée par un fragment de roquette.
L’ambassade américaine et d’autres sites militaires et diplomatiques étrangers ont été visés par des dizaines d’attaques de roquettes et attaques à la bombe depuis l’automne 2019. L’attaque de dimanche est la troisième contre des installations militaires et diplomatiques américaines depuis une trêve en octobre avec des factions irakiennes pro-Iran. Lors de la première, le 17 novembre, des roquettes avaient visé l’ambassade américaine et touché des quartiers de Bagdad, faisant un mort. Le 10 décembre, deux convois logistiques pour la coalition internationale menée par Washington et aidant les troupes irakiennes, avaient été visés par des bombes placées en bordure de route. Ces attaques ont été revendiquées par des groupes que les autorités irakiennes et les Etats-Unis qualifient de faux nez de factions irakiennes pro-Iran.
Plusieurs factions condamnent
Mais cette nouvelle attaque dimanche a été inhabituellement condamnée par plusieurs factions. « Personne n’a le droit d’utiliser des armes en dehors de l’Etat », a tweeté le leader chiite et ancien chef de milice Moqtada Sadr. « Bombarder l’ambassade [américaine] du mal en ce moment est considéré comme inacceptable », a également condamné dans un communiqué le Hezbollah irakien, qui avait été accusé de plusieurs attaques. Il a également dénoncé l’utilisation du système C-RAM par l’ambassade.
Ce communiqué pourrait être une tentative de calmer les tensions. Les autorités irakiennes et occidentales ont déclaré penser que l’Iran cherche à maintenir le calme avant le départ du président américain Donald Trump de la Maison-Blanche le mois prochain. Ce dernier a mené une politique de « pression maximale » contre l’Iran, une approche qui a aussi affecté les alliés de Téhéran en Irak.