Coronavirus : L'ancien président du Burundi Pierre Buyoya est décédé à 71 ans du Covid-19
EPIDEMIE•Transféré à Paris pour y être soigné, l'ancien président est mort pendant son transport20 Minutes avec AFP
L’ancien président du Burundi Pierre Buyoya est décédé à Paris à l’âge de 71 ans du Covid-19, a-t-on appris ce vendredi auprès de plusieurs de ses proches. « Le président Pierre Buyoya est mort cette nuit à Paris. Il avait le Covid-19 », a déclaré un membre de sa famille qui a requis l’anonymat.
Plusieurs autres proches ont confirmé le décès de Pierre Buyoya, qui a également occupé le poste de Haut représentant de l’Union africaine (UA) pour le Mali et le Sahel de 2012 à fin novembre de cette année.
Décédé dans l’ambulance
Il « avait été hospitalisé mercredi de la semaine passée (le 9 décembre) dans un hôpital de Bamako où il avait été placé sous respirateur », a précisé le membre de sa famille. « Il a été évacué sur Paris hier », jeudi en début d’après-midi, « son avion a fait une escale et est arrivé en France dans la nuit. Il est décédé dans une ambulance qui l’amenait dans un hôpital parisien pour des soins », a précisé cette source.
En octobre, Pierre Buyoya avait été condamné à la prison à perpétuité dans son pays pour l’assassinat en 1993 de son prédécesseur Melchior Ndadaye. L’ex-président avait dénoncé « un procès politique mené de manière scandaleuse » et avait démissionné fin novembre de son rôle d’envoyé spécial de l’UA pour « laver (son) honneur ».
Une carrière dans l’armée
Pierre Buyoya, Tutsi issu d’un milieu modeste, a d’abord fait sa carrière dans l’armée avant de devenir président à la suite d’un coup d’Etat contre Jean-Baptiste Bagaza, lui aussi un Tutsi, sur fond de grogne dans l’armée.
Pendant son premier mandat, il s’emploie à ouvrir l’espace démocratique au Burundi, un processus qui débouche en 1993 sur l’élection à la tête du pays de Melchior Ndadaye, premier président démocratiquement élu du Burundi et premier Hutu à accéder au pouvoir. Les Hutus représentent environ 85 % de la population du Burundi.
Il revient au pouvoir en 1996, encore à la faveur d’un coup d’Etat, et alors que le Burundi est plongé dans une guerre civile meurtrière. Il signera en 2000 les Accords d’Arusha, qui visent à mettre un terme à la guerre civile (300.000 morts entre 1993 et 2006), et quitte le pouvoir en 2003 conformément à ces accords.