JUSTICELes clés d'un manoir du dictateur Franco remises à l'Etat espagnol

Espagne : Les clés d’un manoir du dictateur Franco remises à l’Etat

JUSTICECe manoir a été classé monument d’intérêt culturel ce qui aurait dû permettre son ouverture au public, mais les six petits-enfants de Franco s’étaient opposés à cette décision
20 Minutes avec agences

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La famille du dictateur était opposée à cette décision et continuait à jouir de la demeure depuis des dizaines d’années. La justice espagnole a remis ce jeudi à l’État les clefs d’un manoir acquis illégalement par Francisco Franco.

Le tribunal de La Corogne avait donné raison début septembre au gouvernement de gauche qui avait déposé une plainte l’an dernier pour récupérer le manoir de « Pazo de Meirás », la résidence d’été de Franco située dans la région de Galice, arguant qu’il avait fait l’objet en 1941 d’une vente « frauduleuse ». « La juge Marta Canales a remis les clés du Pazo de Meirás à l’État, conformément à l’exécution provisoire de la sentence du 2 septembre, dans laquelle il a été convenu que la propriété est un bien public », a annoncé le tribunal dans un communiqué.

Classé comme monument d’intérêt culturel

Construit entre 1893 et 1907, ce manoir a été classé l’an dernier comme monument d’intérêt culturel par le parlement régional de Galice, ce qui aurait dû permettre son ouverture au public. Mais les six petits-enfants de Franco, mort en 1975, s’étaient opposés à cette décision, affirmant qu’il s’agissait de leur propriété privée. Le domaine avait été cédé lors d’une donation de son propriétaire à un organisme franquiste en 1938, en pleine guerre civile (1936-1939).

Mais le tribunal a déclaré la « nullité » de cette donation, dans la mesure où la propriété avait été offerte « au chef de l’État, et non pas à Francisco Franco à titre personnel ». La justice a également estimé que la tentative de régularisation de la transaction en 1941, deux ans après la victoire de Franco dans la Guerre Civile, était « un simulacre » et a condamné la famille de Franco à rendre le bâtiment. Les descendants du dictateur ont fait appel de la décision judiciaire de septembre sans obtenir gain de cause.