POLITIQUECinq petites phrases de Valéry Giscard d’Estaing entrées dans l’Histoire

Mort de Valéry Giscard d’Estaing : « Au revoir », « monopole du coeur »… Cinq petites phrases entrées dans l’Histoire

POLITIQUEDécédé mercredi des suites du Covid, l'ancien président de la république s'est illustré par ses réformes... et ses formules bien senties
Philippe Berry

P.B. avec AFP

A l’époque, on n’appelait pas encore cela des « punchlines ». Homme de lettres, Valéry Giscard d’Estaing, qui est décédé mercredi des suites du Covid-19 à l’âge 94 ans, était aussi un homme de télévision. Que ce soit lors de ses discours, en regardant « la France au fond des yeux » ou de ses joutes face à François Mitterrand, « VGE » a marqué l’histoire de la politique par ses célèbres « petites phrases ».

10 janvier 1967 : « Oui, mais », face à de Gaulle

En 1966, Giscard prend ses distances avec le général de Gaulle en créant La Fédération nationale des républicains indépendants (FNRI). L’année suivante, il définit sa position dans la majorité gaulliste par la célèbre formule « oui, mais ». Furieux, De Gaulle lui répond le lendemain en Conseil des ministres : « On ne gouverne pas avec des mais. »

8 avril 1974 : « Je voudrais regarder la France au fond des yeux »



C’est l’histoire d’une campagne express. Avec la mort de Pompidou, le 2 avril 1974, deux ans avant la fin de son mandat, quatre candidats issus de la majorité se disputent sa succession. Chaban-Delmas se lance le premier le 4 avril. Giscard, alors ministre de l’Economie, attend quatre jours de plus. Depuis la mairie de Chamalières, il lance : « Je voudrais regarder la France au fond des yeux ». Deux semaines plus tard, il complète sa formule lors du journal télévisé : « J’ai dit que je voulais regarder la France au fond des yeux, mais je voudrais aussi atteindre son cœur. »

10 mai 1974 : « Vous n’avez pas, Monsieur Mitterrand, le monopole du coeur »

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Dans son autobiographie, Le Pouvoir et La Vie, il l’assure : « Je crois que j’ai été élu président de la République grâce à une phrase de dix mots. » Cette phrase, il la martèle à plusieurs reprises lors du débat télévisé de l’entre-deux-tours qui l’oppose à François Mitterrand. Ce dernier lui reproche le « manque de cœur » de sa politique économique. La réponse est cinglante : « Vous n’avez pas Monsieur Mitterrand, le monopole du cœur. Vous ne l’avez pas… J’ai un cœur comme le vôtre qui bat à sa cadence et qui est le mien. Vous n’avez pas le monopole du cœur. » La semaine suivante, il remporte le second tour par 400.000 voix d’avance (50,8 % contre 49,2 %).

5 mai 1981 : « M. Mitterrand, vous gérez le ministère de la parole depuis 1965 »

François Mitterrand prend sa revanche sur Valéry Giscard d’Estaing sept ans plus tard. Arrivé en troisième position au premier tour, Jacques Chirac plante un poignard dans le dos de son meilleur ennemi, déclarant : « Le 10 mai, chacun devra voter selon sa conscience ». Même s’il indique qu’il votera à titre personnel pour Giscard, le mal est sans doute fait. Dans le débat de l’entre-deux-tours, le sortant passe à l’attaque : « M. Mitterrand, vous gérez le ministère de la parole depuis 1965 et moi je gérais la France. Vous êtes l’homme du passé «. A quoi le candidat socialiste réplique : « Et vous, l’homme du passif. »

19 mai 1981 : « Au revoir »

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Valéry Giscard d’Estaing s’incline de trois points face à François Mitterrand. A la télévision, il adresse un « message de départ » aux Français, qu’il conclut sur un sinistre « au revoir », avant de se lever et de quitter le studio en direct devant la caméra qui filme son fauteuil vide. De longues secondes qu’il expliquera plus tard par la distance qu’il avait sous-estimée entre son fauteuil et la porte.