La presse française salue le discours d'Obama et dit au revoir aux années Bush
REVUE DE PRESSE•Les quotidiens reviennent sur l'investiture du nouveau président américain...J.M. avec agence
Le discours d'investiture de Barack Obama fait l'unanimité. La majorité des quotidiens de la presse française se montre plutôt élogieuse, ce mercredi, sur sa forme, y voyant déjà une mutation du nouveau président américain.
De l'espoir à la volonté
«Supposons un instant, et tant pis pour les hommes froids, que ces mots fragiles restent à la fois dans la tête d’Obama et dans l’action de son administration, alors la déception de surface se dissipera», estime Laurent Joffrin dans «Libération», qui affirme qu'«il n’y aura pas d’état de grâce pour ce président: il l’a anticipé».
Et Laurent Joffrin explique ensuite: «Le rêve s’incarne, il perd de sa magie. On passe de l’espoir à la volonté. En ces temps de tourmente et d’angoisse, le message, au-delà des impressions, ouvre l’avenir».
«Change»
Quant à Etienne Mougeotte, il reprend laconiquement dans «le Figaro» la formule devenue célèbre: «Yes we can!». «Encore faudra-t-il que Barack Obama se donne les moyens de tenir ses promesses», estime-t-il.
Pour Jean-Paul Brunel, dans le «Courrier de l'Ouest», le nouveau président «a déjà changé», expliquant que «du prédicateur qui avait sillonné les Etats-Unis deux ans durant, il ne restait rien, presque rien». «Oui, la période de transition a transformé Obama», constate-t-il.
Obama l'ami des peuples
«Le temps d'une cérémonie dans un froid glacial, l'Obamania a réchauffé la planète toute entière», affirme Hervé Cannet dans «la Nouvelle République du Centre», qui a vu a «un homme aux mains tendues vers les peuples». Et Jean-Claude Kiefer de souligner dans les «Dernières Nouvelles d'Alsace» «la force dans l'allocution».
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Yves Harte pour «Sud-Ouest», annonce que la victoire d'Obama, «c'est la victoire de la culture littéraire et de la connaissance approfondie de l'Histoire». Jean Levallois note, lui, dans «la Presse de la Manche», que le discours a été «généreux, rassembleur, pacificateur». Obama «incarne la fin d'un cauchemar, de la ségrégation et du racisme», écrit-il.
Même tonalité pour Michel Lépinay dans «Paris Normandie»: Obama «a accompli l'exercice avec éloquence, faisant la synthèse de l'ensemble des positions développées pendant sa campagne électorale».
Bye bye Bush
Quant à la comparaison avec le président sortant, certains éditorialistes ne prennent pas de gants: «Comment ne pas avoir été frappé par le contraste saisissant (et un peu pathétique) qu'offraient Georges Bush, tassé sur sa chaise et engoncé dans son manteau, et Barack Obama, à la sobre prestance et porté par son discours?» s'interroge Jacques Camus dans la «Nouvelle République du centre».
Plus rude encore, Nadjid Touaiba, de «La Marseillaise», constate que «ce discours d'investiture laisse toutefois poindre les signes d'une approche renouvelée». «En attendant de le voir à l'oeuvre, il est au moins une grande satisfaction: le monde est débarrassé de Bush, sorti la queue basse par la petite porte de l'histoire», écrit l'éditorialiste.