TRANSITIONLe Brexit pourrait raviver l’activité de paramilitaires en Irlande du Nord

Brexit : La sortie du Royaume-Uni pourrait raviver l’activité de paramilitaires en Irlande du Nord

TRANSITIONSelon un rapport, les groupes paramilitaires comptent encore des milliers de membres en Irlande du Nord
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le Brexit, une période à risque pour la paix en Irlande du Nord. Une commission indépendance a averti ce mardi que la fin de la période de transition post-Brexit risque de raviver l’activité de groupes paramilitaires.

L’Independent Reporting Commission (IRC), établie conjointement par les gouvernements britannique et irlandais, souligne dans son rapport annuel que le Brexit a « le potentiel de compliquer davantage et fortement la fin des activités paramilitaires » en Irlande du Nord, évoquant une « montée des tensions » à l’approche de la fin de la période transitoire.

Une paix fragile en 1998

Le Brexit est un sujet « hautement émotif » qui réveille les questions « radioactives » des « troubles », selon l’IRC. L’un des enjeux de la sortie du Royaume-Uni de l’UE le 31 janvier dernier a été d’éviter le retour à une frontière « physique » sur l’île d’Irlande, ce qui pourrait fragiliser la paix conclue en 1998 après trois décennies de violences entre républicains catholiques, loyalistes protestants et armée britannique ayant fait 3.500 morts.

Selon l’IRC, les groupes paramilitaires « sont toujours une réalité dans la vie nord-irlandaise en 2020 » et comptent encore des milliers de membres. Ainsi en avril 2019, une journaliste, Lyra McKee, avait été tuée par balle lors d’affrontements à Londonderry entre le groupe dissident Nouvelle IRA et les forces de l’ordre.

Quel sort pour la frontière irlandaise ?

L’accord de divorce du Brexit prévoit des arrangements spéciaux pour préserver la paix sur l’île, mais Londres a récemment introduit un projet de loi controversé lui permettant de passer outre certaines de ces dispositions. Les deux parties sont également dans la dernière ligne droite de leurs négociations pour tenter de parvenir à un accord sur leurs futures relations commerciales.

Des loyalistes craignent que les futurs contrôles douaniers, qui auront lieu quand les marchandises arrivent dans la province britannique depuis le reste du Royaume-Uni, ne créent une « frontière maritime » avec le reste du Royaume-Uni, favorisant ainsi l’union économique avec la République d’Irlande et, à terme, l’unification de l’île.

En octobre, une commission parlementaire britannique avait aussi prévenu que la moindre infrastructure installée à la frontière entre la République d’Irlande et l’Irlande du Nord à la suite du Brexit créerait un risque de violences en constituant une « cible » pour les républicains dissidents.