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« Premiers signes » d’amélioration en Allemagne face au Covid-19

Coronavirus : « Premiers signes » d’amélioration en Allemagne, les courbes s’aplatissent

EPIDEMIEMalgré près de 22.000 nouveaux cas recensés ces dernières 24 heures, de premiers signes d’amélioration apparaissent dans le pays, frappé de plein fouet par la deuxième vague
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Il y a du mieux en Allemagne sur le front du coronavirus. Le pays, qui a fermé restaurants, bars et équipements collectifs pour un mois, connaît de « premiers signes » d’amélioration de la courbe des infections, a communiqué ce jeudi l’institut de veille sanitaire Robert Koch.

« La courbe s’aplatit », s’est réjoui le directeur de l’Institut de veille épidémiologique Robert Koch (RKI), Lothar Wieler, rendu « prudemment optimiste par le fait que le nombre de cas n’augmente plus aussi fortement ». Le taux d’infection est proche de 1, après avoir dépassé 3 dans certaines régions du pays ces dernières semaines, un malade infectant alors trois autres personnes.

Une vie « un peu triste »

Les mesures de restriction, comme la fermeture des bars et restaurants, l’obligation de port du masque ou les strictes limitations des réunions privées, « montrent que nous ne sommes pas impuissants » face à l’épidémie de Covid-19, a-t-il fait valoir.

Le directeur du RKI a cependant reconnu que cette évolution pouvait en partie être provoquée par une saturation des laboratoires d’analyses, submergés par les demandes de tests. Ces derniers ne sont d’ailleurs plus effectués aussi systématiquement que les mois précédents, a-t-il admis : désormais, une personne avec de légers symptômes ne doit plus automatiquement se faire tester mais plutôt « se mettre chez lui en quarantaine pendant au moins 5 jours ».

Angela Merkel et son gouvernement préparent quoi qu’il en soit le pays à une vie encore longtemps perturbée par le virus, même si un vaccin était découvert. « J’ai connu des moments plus insouciants », a admis jeudi matin Angela Merkel lors d’un « dialogue avec des citoyens », confiant dans un échange avec une jeune en apprentissage que la vie devait être « un peu triste » sans fête ni sortie.

L’hiver avec le virus

La veille, la chancelière, qui quittera le pouvoir dans un an, avait prévenu que l’épidémie allait a minima « nous occuper tout l’hiver ». La situation reste « très grave », selon le directeur de l’institut Robert Koch. « Nous devons éviter que la situation se détériore (…) Notre objectif est de ramener les infections à un niveau auquel notre système sanitaire peut faire face », détaille-t-il.

« S’il y a 20.000 nouvelles personnes infectées chaque jour pendant encore deux semaines et que 2 % d’entre elles doivent être admises en soins intensifs », ces services risquent d’être saturés avant la fin du mois, décrit le ministre de la Santé, Jens Spahn.

Le directeur du RKI a rappelé les règles à suivre, du lavage de main à l’aération régulière des pièces, en passant par la réduction des contacts et le placement en quarantaine au moindre symptôme. « Ces mesures vont longtemps nous accompagner, même si nous avons un vaccin », met-il en garde.

Des vacances avancées

Angela Merkel et les dirigeants régionaux feront un point lundi sur la situation, avant d’éventuelles décisions. La chancelière a ainsi entrouvert la porte jeudi à une possible réouverture des restaurants en décembre.

Les discussions devraient en partie porter sur la proposition d’Armin Laschet, dirigeant de la région la plus peuplée, la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, d’avancer les vacances de Noël dans les écoles pour réduire les risques de contamination en milieu scolaire. Les congés débuteraient ainsi deux jours plus tôt, pour limiter les contacts avant de se retrouver en famille pour les fêtes. Ces deux jours seraient pris sur la période de vacances d’hiver, qui vont perdre de leur saveur avec l’annulation des carnavals et de certains marchés de Noël, très prisés en Allemagne, et des séjours au ski fortement déconseillés.

Cette mesure n’empêchera pas que Noël et le Nouvel An soient réduits à leur plus simple expression, ne cachent pas les autorités. « Faire la fête comme si de rien n’était, ça ne fonctionnera pas », résume Jens Spahn, qui « ne voit pas d’événements à plus de 10 ou 15 personnes cet hiver ».